5 juin 2023

Le 6 juin, on marque un essai, le 8 juin, on le transforme ! – Edito n°148

Il n’y a plus guère que standard and poor’s pour féliciter le pouvoir sur sa réforme des retraites. Et encore, même cette très libérale agence de notation émet des réserves. On ne dégrade pas, disent-ils, si toutefois le lien social, lui, ne se dégrade pas encore davantage.

Mais du lien social, du respect de la volonté populaire, de la reconnaissance des représentants du peuple et des corps intermédiaires, de la volonté démocratique et pour finir de notre histoire républicaine, Emmanuel Macron et son gouvernement n’en ont cure !

Le président dit, le gouvernement obtempère.

Quitte à abîmer la notion même de démocratie. Une telle négation demande une réponse unanime et forte. Au delà des convictions, au delà des idéologies respectives de chacun des groupes politiques de ce pays, on ne peut pas laisser à penser, qu’à l’instar de certains responsables en Europe, La France connaitrait une dérive autocrate. On s’en émeut déjà au parlement européen.

La première des obligations d’un pouvoir démocratique et républicain, c’est de permettre à la représentation nationale de débattre, d’amender, de confronter, d’enrichir et au final de voter les lois !

Faut-il être si fébrile pour s’employer à empêcher toute contestation ? faut-il être si peu confiant dans sa force de conviction pour en arriver à inventer des arguties constitutionnelles controversées ? Faut-il être à ce point sûr de sa légitimité pour imposer à une population entière une réforme rejetée par plus de trois français sur quatre ? Et enfin, n’y a-t’il pas danger pour la république, pour la démocratie, pour la confiance envers la politique que de nier les oppositions ?

C’est une épreuve de force que le président a engagée avec son propre pays. Il compte sur notre résignation. Il compte sur la lassitude. Il compte sur le temps. Il compte sur la démobilisation. Il compte sur les fissures potentielles au sein des syndicats ou des oppositions nationales.

C’est pourquoi la démocratie a besoin d’être défendue.
 
C’est pourquoi la mobilisation du 6 juin est primordiale. Elle doit être encore plus massive que les précédentes.
 
C’est pourquoi il est d’une absolue nécessité de dire haut et fort que nous sommes attachés à notre fonctionnement républicain, que nous sommes attachés à notre système de retraites tel qu’il existait avant la réforme, que nous sommes attachés à notre système démocratique.

On ne saurait laisser piétiner l’article premier de notre constitution : La devise de la République est  » Liberté, Egalité, Fraternité « . Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

Le 6 juin, nous serons tous derrière l’unité syndicale pour dire NON à cette réforme des retraites injuste et à son passage en force.

Le 8 juin, nous soutiendrons la loi d’abrogation du groupe LIOT et l’amendement permettant de rétablir, dans cette proposition de loi, le retour à 62 ans de l’âge de départ en retraite.
 
Le 8 juin, il faudra un vote souverain des représentants du peuple ! l’essai collectif du 6 juin pourrait alors être transformé à l’assemblée nationale le 8 juin.


 

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