21 juillet 2024

Trump : ce milliardaire qui sait parler au peuple américain

un reportage et quelques réflexions en direct des Etats-Unis en pleine campagne !

Au premier jour de la convention du Parti républicain le 15 juillet 2024 à Milwaukee, l’accueil de Donald Trump a été triomphal, son apparition marquée par l’émotion, un pansement sur l’oreille droite.

Au quatrième jour de la convention républicaine, D. Trump a battu son propre record du plus long discours de nomination, se livrant au récit détaillé de la tentative d’assassinat dont il a été victime et a échappé « par la grâce de Dieu tout-puissant », selon Fox News. Une mise en scène particulièrement théâtrale ponctuée de nombreux rebondissements – du déchirement de son T-Shirt en direct par le catcheur Hulk Hogan à la longue « «standing ovation » du conseiller Peter Navarro tout juste libéré de prison après avoir été condamné pour avoir refusé de coopérer avec l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.

Sur le fond, la convention républicaine a reflété les préoccupations des Américains : pouvoir d’achat « Make America Wealthy Again » et sécurité aux frontières « Make America safe once again ».  Le coût de l’énergie et la compétition avec la Chine sont désignés responsables du déclassement de la classe moyenne américaine. Les élites n’ont pas de parti, ni de patrie « Elites have no party, elites have no country » a-t-on pu encore entendre à Milwaukee.  

Le mouvement MAGA s’est surtout habilement emparé des défaillances de la gauche américaine qui a misé depuis des années sur l’essentialisation des citoyens, repliés sur une identité raciale, en particulier.  Tim Scott, Sénateur de la Caroline du Sud, de rappeler que les Etats-Unis ne sont pas un pays raciste, et qu’« il faut rétablir la lutte des classes et non la lutte des races » !

Un discours bien éloigné de l’idéologie de Ronald Reagan, chantre du libéralisme et du laissez-faire. James David Vance, Sénateur de l’Ohio de 39 ans, désigné comme colistier de D. Trump représente d’ailleurs un « nouveau clou dans le cercueil du Reaganisme », estime la revue conservatrice National Review.

Le choix de JD Vance, à la manière de The Apprentice, a suscité des commentaires contrastés parmi les commentateurs américains qui s’accordent à dire que l’ex-président a voulu s’assurer la pérennité du Trumpisme, avec ce fervent populiste MAGA.   

Le Sénateur de l’Ohio d’une extraction populaire, a un parcours personnel qui est décrit dans son best-seller Hillbilly Elegy, publié en 2016 : issu d’une famille dysfonctionnelle, il s’enrôle dans les Marines et étudie à la prestigieuse université de Yale où il rencontre son épouse d’origine Hindoue.  

Vance, qualifié par ses fans de nouvel Abraham Lincoln, a rejeté les résultats de l’élection de 2020 (même si ce sujet n’a étrangement pas été abordé pendant la Convention républicaine) et il est connu pour ses positions restrictives sur l’immigration, l’avortement et les questions LGBTQ. 

Il a sûrement été choisi parce qu’il peut mobiliser les électeurs de la Rust Belt dans les États pivots du Midwest. Il est aussi populaire auprès de certains donateurs de la Silicon Valley alors qu’Elon Musk s’est engagé à donner 45 millions de dollars par mois à la campagne.

Au plan international, Vance promeut l’isolationnisme, notamment en ce qui concerne l’Ukraine. Cependant, des divisions en coulisses entre internationalistes-interventionnistes et isolationnistes subsistent. Les faucons mécontents du choix de  J.D. Vance, seraient impatients  d’installer Mike Pompeo à la Défense, Tom Cotton à la CIA ou à la Maison Blanche, Bill Hagerty ou Robert O’Brien, au Département d’État, en cas de victoire en novembre.

De son côté, l’équipe Biden semble soulagée que D. Trump ait choisi un colistier MAGA. Kamala Harris se serait pour sa part fixé comme objectif de séduire les femmes républicaines…

Les Français de l’étranger qui votent aux Etats-Unis témoignent, pour certains Démocrates, qu’ils cesseront de contribuer à la campagne de Joe Biden si un nouveau candidat n’est pas désigné, et nos compatriotes Républicains assument eux de plus en plus leur soutien décomplexé à Donald Trump, « leur Président ».

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