15 janvier 2022

Ça suffa comme ci ! – Edito Lettre n°118

Pauvres français, pauvres sympathisants, pauvres militants ! Tout ce que certains, dont nous sommes ici à l’engagé.e, ont essayé de faire, ont essayé de proposer ou de mettre en débat a échoué.

Ce grand parti socialiste aurait pu, aurait du, au sortir d’une présidentielle mortifère, retrouver dès 2017 ses fondamentaux. Cela passait par une analyse froide de ce que nous avions réaliser lorsque nous étions au pouvoir : le bien et le mal. Nous l’avons dit sans être entendu. La direction d’alors s’est contentée d’ouvrir son parapluie, d’attendre que l’orage passe. Sous son impulsion, nous avons courbé l’échine plutôt que de nous remettre en question, plutôt que de nous remettre au travail, plutôt que de chercher à comprendre comment nous avions pu perdre principalement le vote des jeunes et le vote populaire.

Plutôt que d’assumer la sociale démocratie dont la crise sanitaire a révélé les vertus, nous l’avons associée à l’écologie, comme si le socialisme seul ne pouvait être aussi écologique. Plutôt que de réfléchir, nous avons passé notre temps à nous opposer dans l’invisibilité la plus totale. Nous avons réagi aux thèmes très droitiers de tous les réactionnaires sans avoir de propositions fortes. Notre Crédit a encore fondu.

Nous n’avons pas répondu à ceux qui en partant, en nous tournant le dos, nous enjoignaient de retrouver le cœur de notre combat, le chemin d’un progrès qui bénéficierait à tous et à chacun en partant des plus démunis. Nous nous sommes recroquevillés. Nous nous sommes marginalisés, nous nous sommes effacés.

Nous aurions aimé avoir un réel programme unitaire de la gauche. Nous aurions aimé voir se prolonger les rencontres qui ont eu lieu de façon sporadique entre tous les mouvements et partis de gauche. Nous défendons cette stratégie depuis toujours. C’est dans l’ADN du Parti Socialiste que de travailler au rassemblement, à une alternance construite et partagée.

Au lieu d’une élaboration collective, nous avons assisté à une accumulation de faiblesses doublée d’égos aveuglés par leur ambition et insensibles à la volonté de rassemblement du peuple de gauche. L’individualité a prévalu, La personne a remplacé l’espoir d’un projet commun. La division est assumée par nombre de candidats, une division sur jouée, sur évaluée à la recherche d’une hégémonie de pacotille lorsque l’on considère l’état des forces en présence.

Et maintenant, sans avoir consulté, sans avoir testé l’approbation, le ressenti, de ceux qui se sont exprimés y compris dans la rue ; sans tenir compte des aspirations profondes du peuple, nous improvisons en permanence pour ne pas perdre complètement la face ! ça suffit !

En constatant l’Etat du pays et de la Gauche, comment ne pas penser avec tristesse à François Mitterrand !

Tout cela nous condamnerait à une faillite collective de la gauche et de ces petits appareils recroquevillés sur des ambitions et des égos dérisoires ? On peut se résigner et déjà tirer des plans sur la comète en préparant un après et en pensant que si l’on saute ce tour il y en aura un autre plus porteur. Illusion stupide de calculs boutiquiers qui ne pensent pas à celles et ceux qui ne sont pas de gauche par esthétisme mais par nécessité !

Le moment est venu de prendre ses responsabilités ; c’est maintenant ! Il est temps de casser cette spirale de la défaite. Jamais nous ne capitulerons. Il ne peut rien naitre d’un abandon.

Nous sommes des millions de Français, de sympathisants, de militants à revendiquer autre chose qu’un vote par défaut ou qu’une abstention massive. Cessez de vous regarder dans la glace messieurs dames. Vous n’êtes en rien le miroir de cette France qui attend l’alternance ! ça suffit.

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