12 avril 2021

Pour un accès universel aux vaccins et à la santé

Par Arthur Courty


Alors que Stéphane Bancel, patron français du laboratoire Moderna vient de faire son entrée dans le club très fermé des milliardaires (23ème place du classement Forbes avec une fortune estimée à 3,5 milliards d’euros), très vite va se poser la question des bénéfices engendrés par les vaccins anti-covid.

En effet, l’ensemble des experts, politiques, médecins et scientifiques s’accordent à dire que le seul moyen de combattre la covid de manière définitive serait de procéder à une vaccination massive et mondiale. Alors que la recherche du vaccin a été financée en grande partie par les Etats (Le CNRS rappelle que les Etats-Unis ont investi 5 milliards d’euros sur la recherche contre la covid), les bénéfices finaux eux vont bien aux grands groupes pharmaceutiques.

Aussi, bien que les retards de livraison des vaccins en Europe soient dus à de multiples facteurs, une des raisons qui l’explique est le fait que l’UE a entamé une guerre des prix avec les laboratoires dans l’objectif de faire baisser le prix des doses alors qu’américains ou anglais ont à contrario accepté de payer le prix fort. Cette donne confirme que derrière les discours sanitaires la question du vaccin contre la covid est aussi un enjeu économique et capitalistique pour des grands groupes pharmaceutiques qui y voient une source de profits supplémentaires.

Face à ce constat, les forces politiques se positionnent timidement.? Il est grand temps de prendre une position ferme et forte sur ce sujet. D’une part ce vaccin doit devenir un commun de l’humanité, par cela on entend que le vaccin dernier doit être accessible à tous et partout, il ne faut pas qu’il soit réservé d’abord aux pays riches puis au pays pauvres. D’autre part, la gauche doit sortir de sa timidité et réaffirmer d’une seule voix que la vaccination est la meilleure solution pour sortir de la crise et ainsi assumer qu’elle n’adhère pas aux discours anti-scientistes, et complotistes !

Plus largement, cette crise montre la voie à suivre en matière de politique de santé publique. Dorénavant nous devons inscrire dans nos programmes que les vaccins et tout traitement essentiel à venir doivent être considérés comme des biens communs publics universels, comme le feu, l’eau ou la roue dont nul ne songerait à s’octroyer le brevet. Car comme le dit Carlos Parada, médecin psychiatre et historien :

« Ces vaccins sont un bien commun, ils ne peuvent appartenir à personne. Aucun droit, aucune crainte idéologique ne peut justifier cette exclusivité monnayée par quelques fabricants. Qu’on finance davantage la recherche plutôt que l’exploitation commerciale des brevets. Qu’on considère ces substances comme génériques sans délai, qu’on les préempte, qu’on dédommage les industries pour les fonds investis s’il le faut, mais courage, ne persistons pas dans cette voie. »

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