2 janvier 2020

Echec préoccupant COP 25

Par Vautrin

Pour reprendre l’heureuse formule d’un journaliste la conférence de Madrid (la COP 25 pourrait bien rester dans l’histoire comme « le Munich » du combat contre le réchauffement de la planète).

Pour rester dans l’histoire, mais celle du socialisme français cette fois, ce pourrait aussi être le congrès de Rennes du changement climatique. Faute d’un texte suffisamment sérieux et consensuel les organisateurs ont retardé de plusieurs heures la fin de la conférence. On se souvient qu’à Rennes pour les mêmes raisons le congrès n’avait pu s’achever à 13heures le dimanche, heure habituelle.

Après Munich il y eut la guerre. Après Rennes la terrible défaite de 1993.

Après l’accord de Paris (la COP 21) les principes et les objectifs étaient tous tracés. Il reste aux COP successives à affiner, à mettre en œuvre et à évaluer les résultats. Pour mémoire à Rio au sommet de la terre, qui déboucha sur la signature de la convention cadre sur le changement climatique, dont les parties signataires se réunissent périodiquement dans ces fameuses COP (conférence des parties) 195 États reconnaissaient l’existence et s’engageaient à lutter contre le changement climatique d’origine humaine. Cinq ans plus tard à Kyoto, les pays industrialisés s’engageaient à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5%.

Et l’accord de Paris négocié sous l’égide de la France (François Hollande et Laurent Fabius) en 2015, un nouvel accord des parties intervient qui fixe à 2 voire à 1,5 ° Celsius le réchauffement maximum pour la fin du siècle. Mais il s’agissait aussi et peut être surtout d’un accord multipliant les engagements des différentes parties, doté de règles de contrôle et d’un instrument financier au profit des pays en développement. Au-delà de l’implication de la France et de l’Union, une des clefs du succès avait aussi été l’implication des USA et de la Chine.

4 ans après, tout le monde s’accorde sur le fait que les maîtres mots du sommet ont été passivité, absence de lignes structurantes et combats d’arrière-garde des plus grands pollueurs, la Chine et les USA ayant clairement changé de camp. Le Brésil et l’Australie n’ont pas été en reste.

Seule parmi les grandes puissances, l’Union est restée sur la ligne de l’accord de Paris notamment en adoptant le « Green New Deal » qui vise la neutralité carbone de tous ses Etats membres en 2050. On comprend seulement que l’implication du plus haut niveau a été faible.

Comment comprendre que la France, dont on nous dit qu’elle mènerait depuis 2017 une politique étrangère innovante et décoiffante, n’ait pas été représentée au plus haut niveau de façon significative ? On a surtout vu beaucoup de gesticulations et de provocations à nos alliés traditionnels et peu de résultats. La COP 25 en tous les cas n’a rien décidé mais elle a pris son temps pour le faire.

Pendant ce temps-là les peuples se mobilisent, au premier rang desquels les jeunes, on l’a vu lors de plus manifestations d’ampleur. C’était aussi cela la force de la COP 21 : associer plus étroitement que jamais au processus de discussion entre Etats, les organisations non gouvernementales et les collectivités territoriales.

Ils ne demandaient à nouveau qu’à jouer leur rôle salutaire d’aiguillon puissant et, surtout de réelle conscience politique. Car au fond que nous disent les populistes de tous bords lorsqu’ils parlent de la lutte contre le changement climatique ? Que cette lutte détruit notre modèle économique productiviste et qu’elle est une des raisons des difficultés des plus démunis. Il est donc parfaitement essentiel que le peuple, les peuples, disent aux populistes qui prétendent parler en leur nom, que c’est au contraire dans une prise en compte sérieuse et dynamique du changement climatique que se situe la double solution à la survie de l’humanité et au développement de l‘emploi et de la répartition.

Si les diplomates ne savent plus faire il va bien falloir que les peuples s’y mettent.

L’élection américaine est proche et Monsieur Lula est sorti de prison. Tout cela pourrait peser sur la COP 26 à Glasgow.

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