15 juin 2023

Et Macron abrogea… le Parlement!

Souvenez-vous… dans l’Episode III de Star Wars, la Revanche des Siths, lorsque le Sénat galactique vote les pleins pouvoirs au Chancelier Palpatine, la Princesse Padmé a cette réplique ultime : « Ainsi s’éteint la liberté… sous les applaudissements ».
 
Eh bien, c’est un peu les mêmes applaudissements auxquels se soumettent les députés Renaissance, Horizons et Modem avec l’appui condescendant des Républicains autour de la réforme des retraites, notamment dans son énième épisode « Les LIOT contre-attaquent »…

En France, notre Constitution dispose que l’initiative de la loi est partagée entre le Gouvernement et le Parlement. En 6 mois, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne (« Les Siths, toujours par deux ils vont » Maître Ioda) ont démembré tout ce qui restait de pouvoir d’initiative de la loi.
 
A force de tours de procédure, ils ont évité tout vote de la Chambre basse sur le PLFSSR – qui ne modifiait en rien l’annualité de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 – en toute légalité.

Et autour de la fameuse proposition de loi LIOT, ils ont transformé l’article 40 de la Constitution, qui interdit au Parlement d’augmenter les charges dans la loi, en machine à tuer l’initiative parlementaire. Car si l’on applique leur principe, même la PPL Renaissance imposant le drapeau européen dans les mairies crée une charge non compensée. Aucune PPL, à part les PPL dites « d’affichage » – et ça, du verbeux, la macronie sait en produire tant ils sont forts sur les pétitions de principe – ne pourra désormais être présentée au vote de l’Assemblée nationale ou du Sénat.

Emmanuel Macron et sa collaboratrice de la rue de Varenne viennent de démontrer que l’on pouvait fort bien se passer du Parlement pour gérer le pays. Depuis 6 mois, les Français ont bien compris que l’on pouvait surtout se passer d’eux…

Emmanuel Macron tend au paroxysme l’anomalie démocratique de la Constitution française dans l’Europe. C’est une sorte de Viktor Orban en velours, une démocratie illibérale au quinoa que nous dessine notre Président, jour après jour.
 
Il est temps de revenir à la délibération collective, avant que les applaudissements d’une minorité présidentielle claudiquante ne fassent trébucher définitivement l’idéal démocratique dans notre pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *