Par Julien Dray
Le monde a peur. Peur de ce que sera demain, sur le plan sanitaire bien sûr mais aussi sur le plan économique. C’est à cette peur que la gauche doit maintenant se préparer à répondre.
Oui, cette crise révèle bien des dérives, bien des approximations, bien des manques. Oui cette crise révèle les méfaits d’une organisation mondiale qui n’a pensé qu’à l’argent et au profit.
Elle révèle surtout la prééminence de maux récurrents depuis trop longtemps : l’inégalité, la précarité, la méfiance, la désillusion, la perte de repères idéologiques.
Elle révèle une France qui a perdu une partie d’elle même. Nous devons retrouver notre vocation. Cette vocation n’est pas de suivre le cours de la mondialisation imposée par quelques uns mais de proposer l’universel à l’humanité.
Alors oui l’urgence, ce n’est pas simplement de faire des procès en incompétence et de s’acharner sur des gouvernements dont on voit bien qu’ils n’ont été capables d’aucune anticipation stratégique.
Nous sommes tous, à un degré ou à un autre, responsables. Que nous ayons été au pouvoir ou pas. Nous avons perdu trop de proches dans cette crise et trop de crédit aussi dans la population pour ne pas en prendre conscience. Nous ne pouvons compter que sur nous même pour tout reconstruire. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
Les chamailleries dont le président a souhaité, dans un humour improbable, le retour lors du 1er mai seraient un cadeau au pouvoir si elles devaient se concrétiser (et on en sent bien les tentations, chacun croyant son heure arrivée). Ce serait une voie royale pour que rien ne change ou bien que cela change en pire. Les français ne nous le pardonneraient pas et ils seraient alors tentés par d’autres aventures autoritaires.
Nous l’avons dit ici. La démocratie se conquière, elle n’est pas un acquis. Il faut une révolution constitutionnelle et républicaine pour la garantir à tous à nouveau. Le retour de la confiance populaire est à ce prix. C’est donc bien par lui, avec lui et pour lui que nous donnerons force et sens au mot peuple !
Les gilets jaunes puis les personnels des différents services publics nous ont montré le chemin. Ils n’ont pas été entendu. On a balayé leurs alertes, leur colère. Ces alertes et cette colère, nous devons aujourd’hui leurs trouver une traduction politique.
C’est à la Gauche rassemblée de le faire en urgence. Et ça commence aujourd’hui :
– Contre les vagues de licenciements que certaines multinationales s’apprêtent à mettre en œuvre, faisant de la crise un effet d’aubaine : la proposition de garantie d’emploi pour tous les licenciés (formule proposée aux EU par Bernie Sanders), que nous pourrions transposer au niveau régional en redéployant les crédits de la formation professionnelle – dont chacun sait comme ils sont peu efficaces-, serait une solution crédible et finançable.
– Pour la défense et la garantie du pouvoir d’achat pour tous en refusant toute hausse de prix et toute spéculation sur les produits de première nécessité : Dans la même logique il faut mettre en place la dotation universelle de 50000 euros pour chaque jeune de 18 ans financée par une taxation sur les GAFFAM’s, qui, soit dit en passant, ont pris 20% de bénéfices pendant la crise.
– Pour la taxation des entreprises polluantes et pour imposer de nouvelles normes de production, de consommations environnementales. Elles doivent devenir une règle absolue !
– Pour défendre les TPE/PME. Les aides doivent leur être prioritairement consacrées. Elles sont les premiers employeurs de France et aussi les premières victimes de la crise.
Cette union dans les luttes devra être la base d’un socle commun à toutes les échéances, en commençant par les municipales pour se prolonger sur les départementales et les régionales.
Nous n’avons plus de temps à perdre.
Toutes celles et tous ceux qui, à gauche, dans un esprit de responsabilité et de rassemblement clair, sans tabou et sans exclusive, se retrouvent dans cette volonté de combat, visant le même cap social, doivent se retrouver.
Au plus vite !
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Certes, il nous faut retrouver la volonté de combat. Quand je dis « nous » c’est toute la Gauche rassemblée y compris écolos. Il faut revenir aux fondamentaux : politique du Logement, restructuration du monde bancaire qui doit réellement être au service de la société…et que dire du chantier de la réforme du système de santé …de la réforme du droit du travail….etc….etc….alors , une dotation de 50 K€ par « jeune »….ce n’est peut-être pas la priorité….! La Gauche ne doit pas se résumer à distribuer la manne, mais gérer, financer des projets, maîtriser des budgets. Ce qui n’a pas réellement été le cas par le passé.