17 mai 2020

« Oser un autre monde »

Collectif rédigé par Florence Augier

Comme Stéphane Hessel qui a participé à la rédaction de la charte des droits de l’Homme, pour fonder un monde plus juste, plus humain. Nous décidons aujourd’hui de nous lever pour proposer un autre monde que celui qui vient de nous précipiter dans le chaos. Nous n’avons pas fini le combat, nous ne nous sommes pas rangés.

Les frontières se sont ouvertes, les marchandises, les capitaux, les hommes circulent. La terre devient un village. Cependant la question reste toujours la même : Ce monde que nous devons reconstruire après l’échec de l’ultralibéralisme servira-t-il les intérêts particuliers ou celui du progrès pour le plus grand nombre ?

Nous ne pouvons plus accepter que l’on propose comme seul horizon à notre jeunesse, la consommation de masse, le mépris des plus faibles, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance.

Ce monde là nous n’en voulons pas, nous n’en voulons plus !

C’est la raison pour laquelle nous prenons la parole et nous vous invitons à oser, plus loin. Ce monde qu’il va falloir reconstruire à besoin de nous, de notre indignation, de notre combat, pour porter cet idéal d’humanité. Il ne faut surtout pas attendre qu’on dise pour nous, qu’on fasse pour nous. Nous n’avons pas besoin d’un peuple assagi et indifférent, nous avons besoin d’une force d’indignation et de combat.

Parce que la situation est catastrophique. Parce que nous n’avons pas le droit d’échouer et que nous sommes plus intelligents collectivement. Parce que nous devons créer un lieu de réflexion de fond et d’expérimentation de cette nouvelle gouvernance démocratique que nous appelons tous de nos vœux, Nous vous invitons à nous rejoindre. Après l’indignation, place à l’action !

Apportons toutes et tous notre pierre à l’édifice. Nous voulons donner toute leur place aux femmes et aux hommes de notre pays. Nous nous inspirons des travaux de nombreux citoyens, acteurs du monde associatif, syndicalistes et intellectuels.

Répondre à la crise démocratique

Nous devons construire une démocratie plus aboutie qui s’appuie sur une démocratie participative active. L’égalité réelle pour tous Nous proposons un travail collégial de citoyens, qui, dans toute leur diversité, portent haut leurs voix à la lumière des diagnostics faits sur le terrain. L’heure est grave !
Ce vaste chantier politique, ce grand défi, nous avons décidé de le relever.
Dire la réalité et initier des solutions ensemble,
Renouveler la vie politique,
Défendre la République,
Pour conjurer la déconfiture du système politique qui fragilise nos institutions, nous devons innover en associant davantage les citoyennes et les citoyens aux prises de décision. Il est grand temps d’ouvrir les portes, d’aller vers eux, et surtout de faire de la politique AVEC eux ! La crise qui vient nous percuter aujourd’hui, nous donne l’occasion et la possibilité de tout remettre à plat.

Dire la réalité et initier des solutions ensemble

La défiance des françaises et des français envers le pouvoir politique et économique, le manque d’initiative et de prévoyance, l’affaiblissement de notre nation, la persistance de la crise, contribuent à la défiance des citoyens vis-à-vis du pouvoir politique. Nous pensons qu’il est nécessaire de donner le temps de la réflexion aux françaises et français et d’organiser une vaste réflexion collective.
Il faut les convaincre que leur avenir n’est pas dans le repli sur soi mais bien au contraire dans la solidarité et le partage. Il faut s’attacher à mettre en place :
Le développement de la démocratie participative à tous les étages : éluEs, associations, société civile,
De nouvelles règles du mieux-vivre ensemble, refonder notre cohésion sociale, reforger notre identité commune au sein de notre société,
Des institutions démocratiques qui doivent ressembler aux citoyenNEs,

Renouveler la vie politique

Les politiques publiques menées depuis 20 ans ont produit des catastrophes successives qui ont durablement impacté la population française :
En mettant à mal nos services publics et en particulier l’hôpital,
En creusant les déficits et en nous léguant une dette abyssale,
En dressant les FrançaisEs les uns contre les autres.
Ce sont ces fractures sociales, économiques, sociétales et territoriales qu’il faut résorber. La Démocratie est fragile. Nous devons veiller à la renforcer, à redonner du sens à la citoyenneté́ pour parvenir à l’égalité́ réelle au sein d’une Démocratie responsable. Réduire la distance entre gouvernants et gouvernés est un moyen de renforcer la crédibilité́ de notre Démocratie représentative.

Défendre la République

Le premier parti de France est celui des abstentionnistes.
La seule issue est l’instauration d’un statut de l’élu. Les entreprises auront l’obligation de reprendre le salarié mis au service de la communauté. Ce statut permettra l’émergence de candidats issus de toutes les classes sociales. Déclarons définitivement, la fin des supers élus multicartes et cumulards, source de tous les clientélismes. Si nous voulons arrêter la montée des extrêmes, nous devons en finir avec les privilèges, abus de pouvoir, distributions de charges et de sièges de notables. Cette attitude nuit gravement à la démocratie.
Exiger l’inéligibilité à vie de tout élu condamné
Interdire le système des micro- partis qui permet de contourner les règles de financement des partis politiques.
Limiter les mandats dans le temps, avec un seul renouvellement possible pour la même fonction.
Réduire à deux le nombre de mandats pouvant être exercé de façon simultanée, dont un seul mandat exécutif, pour avoir des élus engagés à plein temps.
Comptabiliser les votes blancs dans les suffrages exprimés. Les électeurs ne se sentant pas représentés par l’offre politique pourront enfin se faire entendre.
Intégrer une dose de proportionnelle concernant 30% des mandats électifs aux élections législatives pour permettre une meilleure représentation de la France réelle.
Introduire une initiative citoyenne dans la mise en place de référendums afin de permettre leur organisation si un seuil minimal de signataires est réuni.

Préserver et renforcer les services publics

Le réel sociétal

Nos expériences de terrain, le diagnostic de nombreux professionnels dans tous les domaines montrent que le fossé est abyssal entre ceux qui ont tout et sont protégés et ceux qui n’ont rien.

Certaines couches de la population ressentent durement ce décalage et ne profitent pas de la promesse républicaine. Les enfants et les jeunes sont eux aussi les victimes de la crise sanitaire qui vient de nous toucher en mettant en évidence la fracture qui existe entre ceux qui ont pu suivre les cours sans trop de difficulté et ceux qui ne disposaient pas chez eux des outils nécessaires à la continuité scolaire.

Préserver notre modèle social.

On le sait, les Français sont très attachés à leur modèle social. On peut constater que ce modèle protecteur joue tout à fait son rôle dans la crise que nous traversons depuis le mois de mars. Ce modèle social participe à l’identité nationale et il est de notre devoir de tout faire pour le sauver.
Alors que l’Europe et notre pays vivent une crise terrible dont personne ne semble voir le bout, il nous appartient de sauver notre système de santé.
Aujourd’hui force est de constater que l’accès pour tous à la santé n’est plus un acquis social alors même que c’est un des piliers de notre pacte social et que la protection sociale a montré toute son efficacité. Les dernières années ont été terribles pour notre système de santé en instaurant une médecine à plusieurs vitesses tant sur la qualité des soins que sur la quantité de praticiens dans certains départements De plus en plus de nos concitoyens ont renoncé à se soigner faute d’argent pour le faire. Cela concernerait près de 1 personne sur 4 selon une récente étude. Ce chiffre est inquiétant ! Certaines maladies qui avaient disparues refont surface. Les déserts médicaux ne font que croître et même dans les zones très urbanisées ou certains médecins ne sont pas remplacés. Ces inégalités territoriales sont extrêmement préoccupantes. Nous sommes face à une situation dramatique qui va à l’encontre de tous nos principes et de notre conception de la République et d’un de ses principes fondateurs l’Egalité. La crise du covid-19 a montré que notre système, victime de coupes budgétaires successives n’avait pas été aussi efficace que nous l’aurions espéré. Alors que les déficits se creusent et que la crise n’en finit pas il faut une réforme en profondeur de notre système de santé tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique.

La santé, une répartition plus harmonieuse sur le territoire.

Nous l’avons vu lors des événements qui sont venus frappés notre pays. Cette situation ne permet pas une équité des citoyens devant le système de santé français, elle met en difficulté nombre de patients qui renoncent de plus en plus à se soigner. Cette situation mérite une réflexion approfondie de la situation.On peut envisager un dispositif incitatif qui soit plus intéressant pour attirer des médecins dans des zones aujourd’hui désertées. Il faut développer les maisons de santé qui permettent l’installation à moindre frais de jeunes médecins.
Une juste rémunération

Nous avons constaté lors de la crise du covid-19 que les professions du secteur sanitaire et social étaient très mal rémunérées. Il faut donc d’urgence revaloriser les salaires.

Un développement de la prévention.

Il faut que les citoyens deviennent acteurs de leur propre santé et cela doit se faire par une politique de prévention. Cette politique de prévention, bien menée est source d’économies importantes pour la sécurité sociale. Il est nécessaire de relancer la médecine préventive en milieu scolaire ainsi que la médecine du travail qui a été allégée.

Une réforme de l’hôpital

Il faut donc redonner à l’hôpital les moyens humains et financiers de fonctionner. Les hôpitaux doivent être considérés comme des services publics. C’est la raison pour laquelle les politiques doivent réinvestir l’hôpital et cesser de le laisser simplement aux gestionnaires qui recherchent à tout prix la rentabilité.

Un financement juste

Nous ne voulons pas que les économies se fassent sur le dos des malades et en particulier des plus fragiles. Un euro dépensé doit être un euro utile. Il est vrai que la santé a un coût, c’est d’ailleurs un coût qui s’accroît. C’est pourquoi il faut sérieusement revoir la fiscalité sociale en la rendant plus juste.
Le financement assis sur le seul travail est injuste. Il faut mettre à contribution le capital et les industries polluantes qui participent aussi aux problèmes sanitaires de notre pays.

Remettre l’humain au cœur du développement par l’éducation

Nous devons remettre l’humain au cœur du développement économique pour retrouver les chemins d’une croissance durable. Or, la robotisation croissante de l’économie a généré une augmentation spectaculaire de profits en reléguant l’humain hors des plans de développement économique. Cette situation est accentuée par les inégalités observées dans l’accès à l’éducation et à la formation. Une réalité sanctionnée par les dernières enquêtes PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) où la France perd des places. Un pays qui forme ou éduque mal sa jeunesse, est menacé de déclin économique.
Nous avons pu constater lors de l’épisode de confinement que malgré tous les efforts des enseignants près de 10% des enfants privés d’école avaient perdu pied et ne donnaient plus de nouvelles depuis maintenant plusieurs semaines. Il faut une réponse non pas globale mais adaptée pour l’accessibilité à l’excellence d’un plus grand nombre d’enfants en matière d’instruction et de formation.

L’égalité par l’éducation

Nous constatons que la reproduction sociale fonctionne à plein tandis que l’ascenseur social est à l’arrêt. Différentes enquêtes internationales démontrent que l’école française est la championne des inégalités qui persistent jusqu’à l’entrée dans le monde du travail.

L’accès à l’égalité́ réelle des élèves et des citoyenNEs ne peut se faire sans la mise en place d’une équité́ réelle des moyens pour l’obtenir. Défendons fermement l’idée d’un accès égal à la réussite scolaire pour tous les enfants de la Nation.

Nous proposons d’augmenter les effectifs d’adultes dans les établissements scolaires. Nous voulons également que la culture pénètre dans les quartiers dits difficiles et les zones rurales. Les tests PISA, ont montré que le niveau des écoliers français était inférieur à la moyenne de celui des pays de l’OCDE. Le système éducatif ne fonctionne pas bien : 150 000 élèves par an quittent le système scolaire sans diplôme. Lors de la période de confinement que nous avons vécu, nous avons constaté que plus de 10% des enfants avaient été « perdus » par l’Education Nationale, c’est pourquoi il va falloir multiplier des écoles de la 2ème chance qui concourent à offrir un rattrapage scolaire salutaire.

Lutter contre la pauvreté

En 2018, la précarité se généralise, la peur de l’avenir pour soi ou pour ses enfants touche des couches de plus en plus larges de la population. Nous ne devons pas accepter ces situations, elles ne sont pas sans issue. la pauvreté n’est pas une fatalité. Plus de 14% de la population française vit sous le seuil de pauvreté. La période de confinement a accru ces inégalités, nous l’avons constaté en particulier pour les logements. Il faut lancer la construction d’un minimum de 150 000 logements sociaux par an dont 50% très sociaux. Un toit pour tous est une obligation.

Il faut mener un combat volontariste avec les partenaires sociaux pour obtenir l’augmentation des salaires des femmes dans toutes les branches professionnelles. Nous avons vu que dans beaucoup de secteurs elles ont été en première ligne.

Une réforme de la politique envers les personnes dépendantes

Il y a urgence à réformer notre système de prise en charge de la dépendance. La crise, les carrières hachées aboutissent à une forte diminution des revenus des retraités et malheureusement le reste à charge pour les familles ne cesse de croître. Cette situation tend à créer des difficultés financières en reportant le reste à charge sur la descendance qui est elle-même en difficulté. La dépendance est un risque, il convient de le couvrir. Il faut créer une 5ème branche de la sécurité sociale dédiée à la problématique de la dépendance. Notre proposition est collective et mutualiste.
Cette nouvelle branche aura pour mission de prendre en charge les dépenses liées à la perte de dépendance. Elle permettra le développement de l’emploi dans le secteur de l’aide à la personne et le développement d’une véritable filière professionnelle assurant une qualité de soins aux personnes âgées. La création d’une contribution payée par tous dans le cadre de la solidarité permettra le financement d’une partie des dépenses.

La protection de l’enfance

L’éducation commence, non pas à deux ans à l’entrée à l’école maternelle, mais bien avant, dès la naissance. Rappelons que deux enfants par jour meurent sous les coups de leurs parents en France !
Le nourrisson doit être protégé́ par ses parents. Mais le plus dur des métiers, celui de parents, ne bénéficie d’aucune formation. Nous proposons une aide éducative et une formation à une parentalité positive et non violente.

La justice

Nos libertés doivent être défendues plus fortement par une justice plus efficace. Elle doit être dotée de moyens qui lui permettent d’être plus rapide sans être expéditive. Les libertés doivent être défendues contre le regain des attitudes nauséabondes qui ont repointé le bout de leur nez lors de la crise sanitaire qui nous frappe. Etant donné que les magistrats rendent la justice au nom du peuple, il apparait nécessaire que l’organe de contrôle et de sanction des magistrats, en l’occurrence le Conseil Supérieur de la Magistrature, soit contrôlé par le peuple et non plus par les magistrats, car cela crée un état dans l’état hors de tout contrôle citoyen. Nous proposons que cette organe disciplinaire fonctionne sur la même base qu’une cour d’assise, et ainsi, ce dernier ne pourra plus être sujet à caution, ni considéré comme organisme partial et paritaire.

Il est impératif que les lanceurs d’alerte puissent être beaucoup mieux protégés avec un statut qui leur soit propre et qu’il y ait un réel suivi judiciaire des crimes et délits révélés.

Culture et médias

Nous constatons que les médias font la part belle au sensationnel qui attire le lecteur ou le téléspectateur au détriment d’articles, de reportages, d’enquêtes et de débats de fond. Le flux d’informations accessibles aux citoyenNes est devenu considérable. Une information chasse rapidement l’autre. Les citoyenNes ne sont plus en capacité d’en distinguer la véracité. Nous proposons que les citoyenNes quel que soit leur âge soient formés à exercer leur esprit critique dans le cadre de l’Education Nationale, de l’Education Populaire, des associations.

Développer un nouveau paradigme économique

La croissance solidaire

Le monde a besoin de croissance, le tout est de s’entendre sur la croissance que nous voulons ! Nous voulons une croissance qui tienne compte des hommes et des femmes de cette planète, des ressources à notre disposition, bref une croissance solidaire. La croissance, telle qu’elle est présentée aujourd’hui nous a entraînés dans un pillage des ressources naturelles de la planète au profit d’une infime partie de l’humanité́. C’est ainsi que nous pouvons énumérer : le gaspillage des ressources naturelles (eaux, forets, sols, minerais…), nuisances en tous genres (mers polluées, littoraux défigurés, terroirs saccagés…), avec, au bout du compte, des désordres climatiques qui se sont retournés contre l’espèce humaine et menacent jusqu’à son existence même. Le réchauffement climatique et la pandémie qui nous frappe en sont déjà̀ des conséquences concrètes et visibles.

Le monde a besoin d’une croissance solidaire. Elle en a d’autant plus besoin, que la majorité́ de ses habitants est encore loin d’avoir atteint ce niveau minimum pour vivre que tout individu est en droit d’attendre en venant au monde. Nous proposons que la croissance passe de quantitative à qualitative, maitrisée, utile, solidaire prenant en compte tous les aspects économiques, sanitaires et culturels. Nous proposons une croissance qui s’inscrive dans le cadre d’un développement humain.

Relancer la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat.

On le voit ce sont les salariés le plus mal payés qui aujourd’hui font fonctionner notre pays. Est il normal de voir que les infirmières et infirmiers, les aides soignants, les caissières, les personnels d’entretien et de ménage, et tous ceux qui font que la France reste debout malgré la situation difficile que nous vivons soient aussi mal rémunérés ? Non ! Il faut clairement convoquer rapidement un nouveau Grenelle pour remettre à plat l’échelle des salaires dans notre pays. Ces mesures passent par la redistribution des revenus (1% de la population détient 50 % de la richesse mondiale) Il nous faut trouver aujourd’hui des mécanismes structurants pour favoriser et concrétiser la redistribution des revenus et de la richesse créée. Beaucoup de nos compatriotes mobilisés pour soigner les autres ou les nourrir sont en situation de surendettement nous demandons un moratoire de la dette des ménages surendettés et dans certains cas, un effacement de cette dette.

Un développement soutenu de l’économie sociale et solidaire

L’Économie sociale et solidaire (ESS) est un élément clé du changement de société que nous appelons de nos vœux. L’ESS ouvre en effet la voie à un modèle économique et social au service des citoyens, au plus près des territoires. Elle cherche à produire et à répartir plus équitablement les richesses, à animer un projet économique de manière plus respectueuse. C’est une économie qui rassemble, qui a déjà fait les preuves de son efficacité et qui peut se développer dans tous les domaines.

Lorsque nous sortirons de la période de confinement que nous connaissons actuellement, il est hors de question que nous reprenions la course au profit. Nous le voyons les dommages sont terribles et nous ne pouvons pas continuer ainsi. Il existe déjà des milliers d’entreprises en France où les hommes associent leur travail plutôt que leurs capitaux. En 2016, les coopératives, mutuelles et associations, employaient plus de 2,3 millions de salariés, soit plus de 12 % de l’emploi du secteur privé. Une des priorités de la Banque Publique d’Investissement doit être de financer et d’encourager l’économie sociale et solidaire. Il faut favoriser l’essor du commerce équitable, la multiplication des AMAP et la création d’associations culturelles favorisant le lien social.

L’économie verte outil d’appui aux politiques environnementales, l’économie verte un vivier d’emplois.

La nécessité d’aller vers une société économe en énergie et respectueuse de l’environnement est une prise de conscience de plus en plus partagée. Lors des 60 dernières années, la consommation mondiale d’énergie a été multipliée par 6. Les énergies fossiles, à savoir le pétrole, le gaz et le charbon, ont fourni l’essentiel de l’augmentation, ce qui n’est pas sans conséquence sur notre environnement et notre climat. La biodiversité paye déjà un lourd tribut du fait de cette brusque montée en température. Il faut que les États réduisent drastiquement leurs émissions en gaz à effet de serre. Les énergies renouvelables sont un élément essentiel dans cette nouvelle phase.

Penser global, agir local. Tel est le leitmotiv que nous devons suivre pour réussir la transition écologique et la sortie de crise liée à la fin du confinement. L’État dans son rôle de stratège doit donner un cadre et fixer un cap politique. Nous avons constaté dans la crise que les décisions prises localement là ou les collectivités territoriales se sont impliquées étaient plus efficaces. Nous devons nous servir de cette expérience pour l’étendre à l’économie verte et à la transition écologique. Faisons émerger l’économie verte qui peut se glisser partout, de l’isolation des bâtiments aux voitures électriques, aux biotechnologies, à la santé, à la filière bois jusqu’ aux transports urbains. L’économie verte est locale et les emplois créés ne sont pas délocalisables.

La fiscalité

L’impôt est une contribution nécessaire pour satisfaire nos besoins comme l’éducation, la sécurité et la solidarité nationale : la santé, le RSA, la CMU… Nous proposons le rétablissement de l’ISF. Il faut instaurer un impôt progressif sur le capital, comprenant les biens immobiliers, les actions et les obligations. Nous proposons de moduler les taux de la TVA qui est un impôt particulièrement injuste qui pèse d’autant plus sur les ménages que leurs revenus sont faibles et que leurs charges de famille sont élevées.

Combattre la fraude fiscale et les paradis fiscaux

La fraude fiscale plombe les comptes publics de l’Etat, contribue à alimenter les injustices sociales et fausse l’activité économique. Les différentes formes de fraudes fiscales représentent chaque année entre 60 et 80 milliards d’euros. Il faut donc : augmenter les moyens humains, matériels et juridiques dans le domaine du contrôle fiscal, boycotter les entreprises ayant des filiales dans les paradis fiscaux par l’interdiction d’accéder à la commande publique, instaurer un impôt européen voire mondial tel que la taxe sur les transactions financières (TTF).

Lutter contre l’obsolescence programmée

Nous devons mettre fin à notre économie linéaire et tenir compte des limites de production de notre planète en développant prioritairement une économie circulaire, (production, utilisation, réparation et recyclage) plus verte et donc plus respectueuse de la nature. A ce titre, voici nos propositions :
Obliger les industriels à augmenter la garantie initiale de chaque appareil. Imposer des règles strictes en matière de recyclage, d’incorporation de matière déjà recyclée Promouvoir et développer des pôles et créer des filières de recherche sur l’éco- conception. Favoriser à grande échelle le reconditionnement. Relocaliser les entreprises stratégiques qui assurent la protection des citoyens.

La fraternité au cœur

La fraternité est un des fondements de notre République, de notre cohésion sociale et du vivre ensemble. La crise sanitaire et la crise créent des fractures profondes dans le tissu social.
Personne ne doit rester au bord du chemin. 1français sur 6, vit en dessous du seuil de pauvreté ? Avec un « phénomène inquiétant » : l’augmentation du taux de pauvreté des enfants de moins de 18.
Les pauvres et les précaires ne doivent plus être considérés comme une minorité marginale peu ou prou responsable de leur situation. Ecoutons la parole des personnes directement concernées par les difficultés sociales pour enrichir les propositions politiques de leur expertise. Il faut s’assurer que l’ensemble des citoyens bénéficient de ce à quoi ils ont droit.
Appliquons le principe de décloisonnement des politiques.

Le revenu minimum universel

Nous voulons faire de notre engagement social, une réalité, proposons la mise en place d’un service départemental et national de concertation t qui aurait pour finalité de ne laisser personne au bord du chemin et d’articuler l’action publique et associative. Nous pensons qu’il est urgent de mettre en place une garantie minimale d’existence. Sans ressources pour vivre et pour continuer des démarches socioprofessionnelles, en se demandant jour après jour si l’on parviendra à boucler les fins de mois, tel est le combat de milliers de citoyenNEs de France depuis 4 décennies. Nous proposons donc l’instauration du RMU (Revenu Minimum Universel) : un revenu sans condition (ni d’âge, ni d’origine, ni d’accompagnement). C’est la certitude d’un minimum pour manger et vivre afin de trouver sa place dans la société́. La dignité́, c’est l’humain.


L’agriculture fer de lance pour maintenir des campagnes vivantes et fraternelles

Elle façonne l’économie locale, l’environnement, les paysages de nos territoires. Elle doit permettre à chaque citoyen d’accéder à une alimentation de qualité. La prise de conscience du lien entre celle-ci, la santé et l’environnement est un atout essentiel pour faire évoluer les pratiques et mettre fin à l’agriculture intensive. L’alimentation pose des questions stratégiques essentielles : sécurités alimentaire et sanitaire, indépendance nationale. Elle n’est pas une marchandise ! Les prix payés aux producteurs doivent couvrir les coûts de production mais aussi assurer un revenu suffisant qui leur permette d’avoir leur pleine place dans la société. Un tiers de l’eau utilisée en Europe est destinée au secteur agricole. Il y a urgence pour notre planète à modifier l’ensemble de notre système culturale.

Eviter la récession

Court-circuiter les banques privées pour financer l’essentiel des dettes publiques,
Mettre fin au dumping fiscal européen, créer un impôt européen sur les dividendes
Créer une vraie taxe sur les transactions financières
Lutter contre les délocalisations, imposer le respect des normes sociales et environnementales dans le commerce mondial, définir des secteurs stratégiques non délocalisables

Lutter radicalement contre le chômage et la précarité en faisant naître un nouveau modèle de développement

Réduction du temps de travail (semaine de 4 jours)

Rationaliser les transports

Organiser sur le territoire national des pôles industriels écologiques de production.

Systématiser l’achat de produits agro écologiques via les marchés publics pour la restauration collective

Recourir à des contrats négociés localement par les collectivités (« circuits courts »)

Remettre en cause la libération des marchés, promue par l’OMC, au profit d’un commerce équitable et plus proche des consommateurs,

Construire enfin une Europe sociale et démocratique avec un commissaire à la santé.

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