2 janvier 2020

Municipales : Passer de la théorie à la pratique de l’unité

Par Daniel Goldberg


Dans la plupart des villes de France, les stratégies des formations politiques pour les prochaines élections municipales entrent dans leur phase décisive. Alors que le mouvement social ne faiblit pas, que les citoyens de gauche et écologistes exigent des responsables politiques des réponses à leurs préoccupations, chacun a bien conscience que la plus grande force d’Emmanuel Macron est l’absence d’alternative crédible.

Aussi, ce mois de mars sera décisif dans les étapes qui mènent à 2022 : toutes les élections municipales sont liées et chacune sera une brique présente ou non pour rebâtir une force de nouveau attractive, moderne qui réponde en même temps à la fin du mois, à la fin du monde et à la faim démocratique.

Pour ne pas s’exposer, LREM a choisi, dans une stratégie du coucou, de soutenir dans beaucoup de territoires des candidats issus de la gauche ou de la droite qui ont une chance de l’emporter, au-delà de toute considération de fond sur la gestion municipales ou les engagements de transformation qui peuvent s’opérer à l’échelon local.

La droite arrive à se réunir dans la plupart des communes, délaissant provisoirement les luttes entre LR et l’UDI, avec des porosités manifestes avec le RN. Ce dernier tente de prospérer électoralement, en « figeant » des électeurs pour emmener des élus LR à « réunir les droites » et sauter les barrières du front républicain.

Dans tout cela, la gauche paraît encore trop divisée pour des victoires locales possibles en mars se transforment en une victoire nationale permettant de mettre E. Macron sur le reculoir. Les postures d’EELV, au gré des villes, sans lien avec les politiques menées, sont illisibles. Le meilleur exemple en est sans doute Paris. Le PCF est souvent unitaire, mais peine aussi à l’être dans des villes dont le maire sortant est socialiste. Génération.s et le PRG tentent pour beaucoup de faire fructifier des intérêts locaux. Quant aux Socialistes, si la ligne nationale est claire, il est encore difficile de voir comment elle sera visible par la majorité par nos concitoyens, notamment dans les environ 900 villes de plus de 10 000 habitants.

Les seuls qui ont ont stratégie affirmée, du niveau national comme au niveau local, sont les candidat.e.s de la France insoumise…qui se positionnement systématiquement en opposition radicale face aux maires socialistes ou communistes sortants et promettent de ne pas fusionner leurs listes au second tour !

Cet état de dispersion, encore trop présent à gauche au moment où ces lignes sont écrites, tranchent avec le besoin exprimé par la très grande majorité des femmes et de hommes qui se situent dans ce camp d’en finir avec des guerres fratricides, sans grand fondement.

Faire passer LREM du coucou au bye bye
par l’union des forces de gauche et écologistes

Il est temps de passer de la théorie professée dans nombre de discours à la pratique de l’unité. L’unité, ce n’est pas l’uniformité. Le rassemblement, ce n’est pas la compromission. Une stratégie électoralement gagnante, ce n’est pas se fourvoyer.

Or, aujourd’hui, il faudrait ne rien voir de la réalité électorale et sociologique du vote pour ne pas comprendre que, en termes de dynamique et consolidation, les élections se jouent pour beaucoup au 1er tour. Les accords sur un coin de table, entre le dimanche soir et le mardi 18H pour les 2nds tours, sont un pis aller. L’abstention dominante et la cartellisation en 4 blocs – Gauche, LREM, Droite, RN – donnent un avantage certain à celui qui vire en tête au soir du 1er tour en sachant, dès ce moment, unifier son camp. C’est l’enseignement dominant des élections de 2017 et même des européennes, si l’on considère que le 2nd tour est la capacité ou non de constituer des majorités à Strasbourg.

Alors de deux choses l’une pour les stratèges locaux et nationaux : soit ils et elles trouvent que l’étau électoral Macron – Le Pen -sans les mettre bien entendu sur le même plan – est un danger et un obstacle aux réponses urgentes sociales, environnementales et démocratiques, et, dans ce cas, il faut tout engager pour s’en délier ; soit, finalement, l’état présent est confortable pour s’opposer sans proposer, pour se complaire dans des diatribes sans efficacité, à condition de faire prospérer quelques intérêts boutiquiers.

Si cette dernière posture l’emporte au mois de mars, alors E. Macron pourra de nouveau espérer poursuivre sans encombre d’ici la fin du quinquennat et rêver déjà au suivant. Heureusement,

il y a fort à parier néanmoins que les citoyen.ne.s fatigué.e.s, mais déterminé.e.s choisiront alors localement le plus souvent les candidat.e.s qui s’engageront fermement pour l’unité.

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