3 mars 2020

L’union de la gauche et des écologistes est impérative!

Par Charles Adrianssens, Arthur Courty, Paul Montjotin


Second tour des élections municipales : l’union de la gauche et des écologistes est impérative pour sanctionner le gouvernement et préparer l’alternance en 2022

« Amplifier la première défaite électorale d’Emmanuel Macron »

Les élections municipales seront la première reculade électorale d’Emmanuel Macron et de la République en Marche. Les élections municipales deviennent donc une véritable « élection de mid-term » qui conditionnera la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron et les prochaines présidentielles, c’est pourquoi la gauche doit prendre mesure de l’enjeu de ces élections et créer les alliances nécessaires au second tour permettant d’amplifier la défaite du gouvernement.

Bien sûr, les élections municipales sont d’abord un scrutin local. Mais, en pleine réforme des retraites, en plein 49-3, un an après la crise des gilets jaunes, après deux ans d’affaiblissement de nos services publics locaux comme nationaux et de nos mécanismes de solidarités, cette élection revêt d’une portée nationale qu’il ne convient pas de minimiser.

Alors qu’Emmanuel Macron veut imposer aux Françaises et aux Français un duel avec Marine Le Pen en 2022, la gauche et les écologistes doivent être capables de montrer qu’ils peuvent proposer un projet commun, une alternative crédible. Partout où les candida.t.e.s du gouvernement sont en capacité de gagner, la gauche et les écologistes ne doivent pas trembler et avoir le courage du rassemblement. Bien entendu, si les équilibres politiques de la gauche et des écologistes diffèrent d’un territoire à l’autre, nous avons cependant une boussole qui doit toujours nous rassembler : l’opposition à la politique nationale menée par Emmanuel Macron.
« Le rassemblement doit être clair, partout et en particulier dans les villes »

Considérant les spécificités locales, la formule de ce rassemblement n’est pas unique et peut être menée par différentes composantes de la gauche en fonction des territoires. Elle existe déjà au premier tour, derrière des maires sortants qui sont donnés gagnants, c’est le cas par exemple à Grenoble, un maire EELV, soutenu par le PS, le PCF, la Fance Insoumise et Place Publique ; à Montreuil ou le maire sortant rassemble déjà le PS-PCF-LFI-Génération ou encore à Clermont ou PS PCF, EELV et LFI font liste commune derrière le maire sortant.

L’alliance de la gauche et des écologistes devra se faire encore plus clairement au second tour, notamment dans les grandes villes, cœur de l’électorat d’Emmanuel Macron et qui seront particulièrement regardées lors de ce prochain scrutin. Il convient donc d’éviter les situations de division fragilisant la gauche, comme à Toulouse où la division risque de profiter au maire sortant LREM (ex UMP) dans une région pourtant traditionnellement à gauche. Si ces alliance peuvent aller à l’encontre d’ambitions locales, il ne faut pas perdre de vue l’objectif principal qu’est celui de gagner le plus de villes possible et ainsi envoyer un message fort au gouvernement. Chaque formation politique devra donc à son tour accepter la main tendue : ce sera tantôt à EELV (comme à Paris), tantôt au PS (comme à Lyon ou Strasbourg), tantôt au PCF, LFI et Place Publique.

« Ceux qui divisent seront sanctionnés par les Français »

Soyons clairs : les diviseurs de la gauche, les cavaliers solitaires et les alliances contre-nature seront sanctionnés par les Français, qui aspirent au rassemblement et à la clarté. C’est même toute la gauche qui sera sanctionnée sur le plan national si les stratégies adoptées au second tour font la victoire d’Emmanuel Macron. Car derrière les velléités d’hégémonie c’est toute la crédibilité de la gauche qui sera durablement entachée avec le risque de se retrouver en 2022 avec un duel Macron-Le Pen.

« Le second tour des élections municipales est une opportunité pour ancrer l’écologie à gauche »

L’union de la gauche et des écologistes ne s’impose certes pas d’elle-même, cela en grande partie par le choix stratégique politique assumée par EELV dont le secrétaire national assure vouloir faire émerger au lendemain des élections européennes : « une nouvelle force politique ». Cette ambition d’EELV de dépasser les clivages politiques traditionnels pour restructurer l’échiquier politique à son compte n’est pas sans rappeler le projet initial porté par En Marche en 2016. Bien que séduisante sur un plan électoral à l’heure, se prévaloir de l’urgence écologiste ne suffit pas à définir une identité politique ; c’est pourquoi il convient à la gauche d’articuler « l’urgence écologique » avec « l’urgence sociale ». C’est bel et bien ce pont entre écologie politique et socialisme qui a construit l’identité politique des verts en France, c’est bel et bien ce point qui doit être renforcé, faute de quoi, l’émergence d’une écologie libérale profitant aux plus riches fera définitivement basculer EELV dans le camp de la mondialisation, incompatible avec tout projet vert durable.

Dans ce contexte, la gauche en tant que force politique autonome a des réponses propres à formuler à condition de réinscrire la question écologiste dans sa tradition socialiste en proposant une réponse à l’enjeu de l’acceptabilité de la transition écologique. Le succès électoral de Jean-Luc Mélenchon hier comme la dynamique de Bernie Sanders aujourd’hui doivent nous conforter en ce sens. A l’inverse, la défaite historique de Benoit Hamon, pourtant fort d’une alliance avec EELV, aux dernières élections présidentielles nous rappelle qu’une alliance électorale n’est pas suffisante pour faire émerger un projet de société.

« Les majorités municipales du rassemblement de la gauche et des écologistes auront la responsabilité de démontrer qu’il existe une véritable alternative de gauche et écologiste »

Parce qu’elle interroge le capitalisme mondial et notre modèle économique et social, l’urgence écologiste est une opportunité inédite pour la gauche. Celle de reformuler le projet socialiste qui, depuis la révolution industrielle, a consisté à construire un ordre social distinct de celui du marché. Pour reprendre la formule de Jean Jaurès, on pourrait faire l’hypothèse que désormais « sans le socialisme, l’écologie est impuissante, sans l’écologie, le socialisme est vide ». C’est sur cette convergence de fond qu’une alliance politique aura de la force.

C’est par les territoires qu’elle doit avancer et donc les nouvelles majorités devront, dès mars 2020, faire la preuve de son efficacité.

Forces de gauche et de l’écologie, au second tour de l’élection municipales, montrez la voie du rassemblement et de l’alternance ! »

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