Par Cécile Soubelet
Hong Kong – Déjà 6 mois, et une vaste mobilisation populaire qui ne faiblit pas.
Deux semaines après le triomphe des candidats pro-démocratie lors des élections locales du 24 novembre, une grande manifestation marquant les 6 mois du mouvement a été organisée dimanche. Et la mobilisation a été importante : 800 000 personnes d’après les organisateurs du Front Civique des Droits de l’Homme (CHRF). Cela devait être « la dernière chance donnée par le peuple à Carrie Lam (la cheffe de l’exécutif) » avait déclaré vendredi aux journalistes Jimmy Sham, un des responsables du CHRF, avec deux revendications : organiser des réformes démocratiques et créer une commission d’enquête indépendante sur les violences policières qui s’exercent depuis le début du mouvement.
Il est certain que les deux demandes vont rester lettres morts du côté de Pékin. Pourtant, c’est bien une assemblée souveraine qu’il faut pour Hong Kong !
Comme un écho à la Journée internationale des droits de l’Homme du 10 décembre, il est grand temps que la France, Patrie des Droits de l’Homme, apporte officiellement son soutien à ce mouvement et envoie ainsi un signal fort à Pékin.
Algérie – Des élections qui peuvent être un tournant pour l’Hirak
En 10 mois, l’Hirak ne montre aucun signe d’essoufflement, bien au contraire ! Tous les vendredis sont organisées des mobilisations partout dans le pays, et celle de vendredi était massive, notamment à Alger. Partout, le même mot de rassemblement : non à ces élections truquées, non à ces 5 candidats qui ne sont que la suite de Bouteflika, et non à ce système politique contrôlé par l’armée. Une soif de démocratie donc qui ne cesse de s’étendre dans le pays, et même aux Algériens à l’étranger.
Alors que les élections présidentielles seront organisées le 12 décembre prochain, le taux d’abstention pourrait ainsi être l’arme démocratique absolue de l’Hirak. Un étendard, une démonstration de force implacable. Un faible taux de participation pèserait en effet fortement sur la légitimité du candidat élu, tant en interne qu’auprès de la communauté internationale. Preuve en est, ces derniers jours l’exécutif ne cesse d’hausser le ton avec des vagues d’arrestations systématiques contre tout opposant qui s’exprime dans la rue, dans les médias ou les réseaux sociaux ; ou encore des déclarations méprisant les manifestants et des mises en garde fortes quant à l’usage légitime de la force armée afin d’instaurer un climat de crainte.
Soyons solidaire de ce mouvement populaire qui ne cesse de se renforcer et qui demande un système démocratique afin de tourner la page du passé et enfin avancer vers la liberté. Poussons à l’organisation d’une constituante !
Italie – Des sardines contre Salvini et l’extrême droite
Serrés, comme dans une boite. Silencieux, comme le sont les poissons. Humbles comme des sardines qui nagent en bande et qui travaillent laborieusement. En cohésion, les uns avec les autres, comme un rempart à la haine et au discours souverainiste de Salvini.
C’est d’abord parti d’une idée, originale et décalée, puis c’est devenu un nouveau mode de mobilisation populaire, calme et pacifique, contre l’extrême droite en Italie. Partout où Salvini se déplace (notamment dans le contexte des élections municipales du 26 janvier prochain), les gens se retrouvent, chantent Bella Cio ou l’hymne national, restent longtemps serrés, même sous la pluie, pour marquer une solidarité et une opposition franche à l’extrême droite. Rimini, Bologne, Modène… en deux semaines, une cinquantaine de rassemblements ont été organisés partout dans le pays, avec à chaque fois plusieurs milliers de personnes. Et même à l’étranger.
Bien mieux que le mouton, la sardine est un animal aux multiples bienfaits, et on espère que les bans vont se multiplier partout en Italie, en Europe et dans le monde !
A ce titre, montrons qu’en France aussi, il y a des sardines contre Salvini ! Un rassemblement est organisé le 14 décembre prochain à 14h30 Place du Trocadéro : https://www.facebook.com/events/1736585079806214/
La gauche italienne voit une opportunité à suivre le ban et a donner un sens politique à son action. Pour cela, il lui faudra sortir de l’ère Renzi.
https://www.facebook.com/groups/171451933557529/
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