Par Vautrin
Je ne connais pas grand chose à l’économie de la santé publique mais j’ai compris trois choses en économie de marché : un produit doit être tarifé à son coût marginal de production; un marché s’équilibre par les prix et lorsque les différents marchés mondiaux sont ouverts les prix doivent s’aligner entre les pays sauf à créer un déséquilibre régional.
Il semble bien que la situation de pénurie de certains médicaments en France provienne de la mise en oeuvre de ces trois principes. La réglementation des prix incite les fabricants des produits les plus chers à écouler leur production vers les pays où les prix ne sont pas réglementés et où la demande, certes plus rare car non solvabilisée par un système de protection sociale généreux, est néanmoins prête à payer.
Tout cela serait peut être admissible s’il ne s’agissait pas de médicaments. Passons sur le coté immoral de la méthode, en matière d’immoralité les grands laboratoires pharmaceutiques ont souvent donné des preuves tangibles de leurs capacité.
Le vrai problème économique dans tout cela est que nous ne sommes pas dans une véritable économie de marché réellement ouverte. Une grande partie des marchés, le marché français en est un évidemment, ne fonctionnent pas sur les principes de l’économie de marché mais parce qu’un système de protection sociale, vous savez celui qui coûte un pognon de dingues, vient solvabiliser la demande. Sans la sécurité sociale, sans les sécurités sociales, l’industrie pharmaceutique ne connaîtrait pas les résultats qu’elle enregistre année après année.
Cela devrait inciter les Etats dotés d’une protection sociale à être exigeants vis à vis des laboratoires pharmaceutique.
La ministre de la santé a annoncé une trentaine de mesures immédiates toutes plus technocratiques et cosmétiques les unes que les autres. On appréciera la fameuse mise en réseau des officines. Elles bénéficient pourtant déjà d’un des outil de distribution els plus rapides du monde et la mise en réseau des pénuries n’a jamais créé l’abondance.
Il faudrait un peu d’ambition ou un peu de volonté politique de perturber les quelques gigantesques multinationales du secteur. Après tout quant il s’agit d’une PME lyonnaise qui vit de l’homéopathie la ministre semble capable de renverser la table.
la principale mesure qui me vient à l’esprit c’est évidemment de conditionner le remboursement d’un médicament à une obligation de fourniture annuelle du marché français en quantité redéfinie chaque année. Et de conditionner le remboursement de tous les médicaments du laboratoire et, comme on les connaît, de ceux des filiales qu’ils contrôlent directement ou indirectement.
La seconde serait de leur demander de produire dans leurs rapports annuels une présentation de leur politique de distribution accompagnée des principaux chiffres. Juste pour objectiver leur veulerie.
La troisième pourrait être de créer une responsabilité civile et pénale en cas de décès ou de lésion grave occasionnée par l’absence d’un médicament.
quelque chose me dit, qu’avec ce gouvernement, ce n’est pas pour demain.