Pour suivre les débats et y participer, inscrivez-vous dans le groupe Facebook de l’engagé(e) :
https://www.facebook.com/groups/171451933557529/
Par Vautrin
On apprend dans la presse économique que Bruno Lemaire a été ovationné la semaine dernière au congrès des industriels allemands tant sa vision de la politique industrielle à été appréciée.
Hommage de la vertu au vice, parfaite maîtrise de la langue allemande, capacité à inventer des histoires pour enfants, satisfaction de constater que le partenaire français continue à se payer de mots … la liste des causes possibles à cette ovation pourrait être longue.
Ce qui est certain c’est que l’ovation ne venait pas féliciter des résultats.
Depuis 2017 les résultats de la politique industrielle sont nuls car il n’y a pas de politique industrielle. Juste une politique du chien crevé au fil de l’eau.
L’histoire commence à l’été 2017 avec la reprise des chantiers de l’Atlantique par un industriel italien. Quitte à se fâcher avec nos amis italiens et faute de stratégie industrielle le gouvernement Macron feint de s’opposer à cette reprise. On attendra la fin de l’ete pour comprendre qu’il ne s’agissait que d’une posture. Moyennant une action factice la vente est faite le chantier est perdu.
Depuis c’est l’accumulation.
Whirlpool à Amiens que Macron en campagne promettait de sauver ? Faillite !
Ascoval qu’un fonds prédateur devait reprendre pour faire illusion ? Faillite !
Général Electric à Belfort promettant de créer 1000 emplois ? Faillite !
Évidemment on nous dira que c’est la logique de la fameuse destruction créative : les entreprises inuefficaces meurent mais laissent laissent place aux nouvelles productives et conquérants. Malheureusement on voit bien les morts on cherche le renouveau.
Évidemment on nous dira que c’est la faute de l’Europe et du droit de la concurrence qui pénalisé systématiquement nos entreprises productives. On comprend mal pourquoi avec la même Europe et le même droit de la concurrence le secteur industriel pèse 22% du PIB allemand quant il pèse 11% du notre.
On nous dira que tout cela n’est pas nouveau et vient de loin, d’avant le nouveau monde. Macron qui a géré de bout en bout depuis 2012 la reprise d’Alstom par Général Electric qui a tout fait pour éviter de contraindre GE dans ses promesses peut il vraiment nous parler de cela ?
On nous dira que l’Etat ne peut pas tout. Certes mais il pourrait au moins faire un peu.
A commencer par définir une stratégie. On a vu avec le mariage avorté de Fiat et Renault que l’Etat de Macron n’a pas de stratégie si ce n’est celle des banquiers d’affaires. Il faut monter des deals pour valoriser au mieux les intérêts des managers et de quelques actionnaires.
Une stratégie industrielle commence par la définition d’objectifs, continue par l’analyse des besoins et des outils nécessaires, et se termine par des moyens techniques, financiers et humains au service de ces objectifs.
Ou sont ils aujourd’hui ?
Pas dans les deux lois de finances et la loi de finances rectificative votées par la majorité Macron depuis 2017 qui ne sont que les outils fiscaux au service des rentiers, des actionnaires et des professionnels de l’évasion fiscale.
Pas dans la loi PACTE qui devait être le cadre de la politique des entreprises et qui n’est que le vecteur de la vente des actifs de l’Etat (ADP, FDJ).
Pas dans une ambitieuse politique de formation des élites scientifiques et industrielles qui ne s’illustre que par la terrible décision de dissuader les étudiants étrangers.
Pas dans le soutien public aux investissements d’avenir quant la dépense publique se contracte et que la Caisse des dépôts, traditionnel outil en la matière, investit pour reprendre la Poste en oubliant les filières de progrès.
Une politique industrielle c’est peut être et surtout une conviction et une volonté.
Chevènement dans le Figaro disait récemment que l’élite qui nous gouverne aujourd’hui n’en a pas.
Les chiens crevés continuent de flotter au fil de l’eau.
Vautrin
1 Comment