Au-delà des considérations de personnes, la nomination d’un homme de droite à Matignon est synonyme de choix très clairs à propos du budget de la France.
Ces choix ne correspondent évidemment à aucune des attentes des Français.
Nous pouvons en lister quelques-unes :
– Hausse des rémunérations et meilleur partage des richesses
– Soutien aux services publics de l’école, de la santé et de la sécurité en particulier
– Lutte contre le réchauffement climatique
– Attention nouvelle portée aux ruraux et péri-urbains pour combattre le sentiment de délaissement
Ces politiques nécessitent des financements pérennes et sanctuarisés. Il ne faut donc pas écarter d’un revers de la main l’idée d’une hausse de l’impôt quand elle concerne les revenus et patrimoines les plus importants. Cela s’appelle la justice fiscale.
Le gouvernement Barnier ne doit pas être la suite de la macronie et doit opérer une rupture. Nous avons évidemment des doutes quant à la volonté du nouveau premier ministre d’augmenter les salaires, de soutenir les services publics ou encore de mener des politiques environnementales ambitieuses.
Il ne faut pas oublier que le FN a par son Président Bardella affirmé que le gouvernement Barnier était placé sous leur « surveillance démocratique ». Autrement dit, l’extrême-droite veillera à ce que la politique du gouvernement soit conforme à ses priorités.
Par ailleurs, nous devons être très clairs sur le désastre que constituerait une politique d’austérité, synonyme de coupes dans les budgets. La question de la dette et du déficit va être utilisés comme épouvantails visant à justifier des politiques qui s’en prendront de nouveau aux plus démunis.
C’est la raison pour laquelle nous affirmons ici haut et fort que toute politique de ce type-là devra être combattue au parlement et dans la rue.
Si les caisses doivent être remplis, qu’elles le soient mais avec l’argent de celles et de ceux qui ne cessent d’en accumuler : taxation des gros patrimoines, des superprofits, des GAFAM, lutte contre la fraude fiscale, fin de certaines niches fiscales encourageant le contournement de l’impôt…les pistes sont nombreuses !
Enfin, notons le temps perdu pour la mise en œuvre du budget et espérons que cela ne soit pas une manœuvre délibérée afin d’empêcher le Parlement de débattre correctement de ce sujet ô combien important pour le pays. Si tel est le cas, alors le budget risque de passer en force.
A cet égard, un budget injuste et non débattu constituerait un casus belli dangereux pour la paix sociale.
La crise de régime n’en serait que renforcée.