Emmanuel Macron avait fait de la lutte contre les incendies une de ses priorités de l’été. A peine l’automne venu, débarquant en Corse, le Président se transforme en pyromane, allumant un incendie institutionnel qui nécessite plus que les canadairs pour l’éteindre.
Voilà que notre énarque propose une rupture fondamentale : rompre avec le jacobinisme ambiant et accorder l’autonomie à l’Île de Beauté. Son action soulève quatre points cruciaux.
Premier point et non des moindres, accorder l’autonomie à la Corse suppose de réviser la Constitution. Et réviser la Constitution implique de disposer d’une majorité des 3/5es au congrès de Versailles. L’a-t-il aujourd’hui ? Non. Une fois de plus la communication prime sur la politique. Notre petit monarque arguera pour calmer les velléités que c’est la faute du Parlement. De quoi raviver les tensions et les impatiences en Corse pour une affaire qui est loin d’être aussi simple que la pensée complexe le laissait accroire.
Deuxième point, il n’aura pas fallu une journée pour que la Bretagne réclame le même statut. Son président arguant avec des propos très juste qu’il n’y a pas des élus matures et d’autres qui doivent rester sous le joug du passéisme. Quand le vent souffle et l’air est sec, le feu se propage…
Troisième point, le flou de cette autonomie. La Corse vit aujourd’hui très largement des dotations de l’Etat. Peut-il y avoir une autonomie sans ces subsides et ces subsides sans un contrôle de l’utilisation des fonds?
Quatrième point, Emmanuel Macron qui a fustigé les émeutes cet été disant que rien ne se règle par la violence, vient de donner, face aux autres régions, une prime à la violence qui pose des questions.
En toutes choses, Emmanuel Macron privilégie l’agitation, les coups politiques, au détriment de l’histoire et de l’intérêt général. Il restera un apprenti sorcier hors d’à propos.