2 mai 2020

« Culture à l’abandon !!»

Par Gaël Brustier & Ouarda Benlaala

Le monde du spectacle vivant est heurté de plein fouet. Au contraire de certains de nos voisins, le théâtre comme la danse – a fortiori les arts de la rue – se sont développés selon un mode plus fragmenté et misant sur l’efflorescence d’initiatives et d’inventivité là où, par exemple et si talentueuses soient elles, le développement est passé par de plus grosses structures, parfois plus protectrices en apparences mais initiant aussi une forme de désintérêt pour les « petits ».

Cette crise sanitaire met en grand danger cette économie du spectacle. Avec la mise entre parenthèse d’Avignon, c’est la mise en danger de très nombreuses compagnies qui est en jeu. Le In et le Off vivant en symbiose, c’est un écosystème qui est en péril.

Du point de vue de la rémunération des intermittents qui font vivre le spectacle vivant c’est une catastrophe imminente (quid de leurs « heures » non effectuées malgré eux ?), pis c’est l’existence même de centaines de compagnies est en jeu.

Le modeste plan du gouvernement cache mal le désintérêt chronique de nos gouvernants pour le spectacle vivant. La solution rapide va certainement se trouver, aux yeux de quelques uns, dans une concentration capitalistique accrue des salles non publiques. Pour les structures publiques, le désengagement constant des collectivités locales depuis quelques années, ne fera qu’accroitre la vulnérabilité à la privatisation. Effet d’aubaine pour quelques uns, catastrophe pour la culture.

Le monde de la culture cinématographique est lui aussi désespéré. En tant qu’agent je le vis, les comédiens, les auteurs, les réalisateurs, les producteurs, tous les gens du cinéma sont aux abois.

Nous n avons aucune mesure concrète pour nous sauver, nous sommes un régime particulier et donc ne rentrons dans aucune case d aide au gouvernement. Toute l industrie du spectacle a essayé avec les moyens du bord de survivre mais sans aide substantielle nous allons mourir.

Ce cri du cœur, cette lettre, adressé au président de la république est notre dernière chance de ne pas voir notre culture sombrer , il doit être entendu c est pour cela monsieur le ministre et monsieur le président que je conclurai avec jean Jacques Rousseau :

« Les esprits sans culture et sans lumières qui ne connaissent d’autres objets de leur estime que le crédit, la puissance et l’argent, sont bien éloignés de soupçonner même qu’on doive quelque égard aux talents, et qu’il y ait du déshonneur à les outrager »

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