23 septembre 2024

USA : une saison électorale sous haute tension

Article rédigé à Pékin le 17 septembre.

Le débat du 10 septembre 2024 entre les deux candidats à la Maison Blanche a été houleux.

Face à une Kamala Harris très préparée, scolaire et souriante, Donald Trump a fait du Trump, authentique et provocateur.
Pete Buttigieg, ancien ministre des transports, a dénoncé une stratégie de distraction de sa part visant à éviter de parler des vrais sujets : « Plus c’est dingue, plus ça marche » a-t-il déclaré.

Loin des mantras et des petites phrases décalées, reste aux deux partis à créer un narratif pour les Américains qui souffrent. En effet, selon CNN, 39% d’entre eux avaient fin juillet 2024 du mal à boucler les fins de mois (ils n’étaient que 28% après le Covid). L’inflation malmène les ménages les plus pauvres, qui sont aussi issus de minorités pour beaucoup. Dans l’ensemble, ils veulent avant tout des solutions concrètes.

La Chine est le coupable tout désigné et à divers degrés selon les candidats et d’ailleurs des hauts responsables américains du Trésor se rendront à Pékin cette semaine pour souligner les inquiétudes de Washington face à la vague de produits chinois qui inondent les marchés mondiaux… mesure dite « de minimis exemption » favorable à Walmart et Amazon.

Dans le même temps, aux États Unis, le Wall Street Journal rapporte que les « riches Américains » préparent des plans de succession avant les élections, en utilisant des trusts et des dons pour protéger leur patrimoine contre d’éventuelles modifications de l’impôt sur les successions.

La question économique prédomine donc et Kamala Harris a compris qu’elle ne peut pas se reposer uniquement sur son identité pour faire campagne, comme elle l’avait fait en 2019 lors de sa campagne ratée des primaires.

Si elle représente la nouvelle génération progressiste américaine, issue de la diversité et de la grande bourgeoisie universitaire californienne – elle est la jonction entre la première génération des luttes progressistes en faveur des droits civiques des années 1960, incarnées par ses parents, et les combats actuels contre les inégalités et le sexisme – elle sait parfaitement que la somme des minorités ne fait pas la majorité. Cette stratégie n’avait d’ailleurs pas été gagnante pour Hilary Clinton en 2016.

Et voilà qu’un nouveau rebondissement – une deuxième tentative apparente d’assassinat contre Donald Trump – donne actuellement lieu à un débat partisan dans les médias américains sur la violence politique aux Etats-Unis en cette saison électorale sous haute tension. Ambiance quasiment digne de « Civil War » ce film sombre qui décrit une Amérique qui s’entre-tue. La presse relaie que la Vice-présidente Kamala Harris s’est dit profondément troublée et qu’elle a condamné la violence politique.  

Merci à elle.

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