C’est bien une mobilisation massive et historique qui a eu lieu ce jeudi. Depuis quelques années, la résignation et le fatalisme avait entamé le moral des français et abîmé leur esprit de révolte, leur volonté à faire valoir leurs droits collectifs.
Une réforme injuste, inopportune et injustifiée à réussi à créer un socle commun contre elle. L’interview du président a, par ailleurs, été dévastatrice et provocatrice. Le président pense, il le dit, être le seul à avoir le sens des réalités. Il ne comprend visiblement pas pas le fossé qui s’est creusé avec « les premiers de cordée », las de ne pas être reconnus, écrasés par l’inflation : Il espérait affaiblir le mouvement, il lui a redonné un second souffle ! Il n’y a jamais eu autant de monde mobilisé en France tant par le nombre que par sa diversité. Les travailleurs participent de plus en plus aux manifestations ; ceux du public et ceux du privé. Ils étaient accompagnés jusqu’à présent de retraités engagés, de chômeurs, de familles. Jeudi, ce sont les jeunes qui ont rejoint le mouvement en masse. On a vu des cortèges énormes de lycéens et d’étudiants. On les disait éloignés des institutions. On les pensait entrés dans un processus de dépolitisation. On les disait peu concernés, indifférents ou ignorants des règles et des lois. On les disait individualistes, insensibles. Ils viennent de démontrer qu’au contraire ils étaient conscients de la richesse de notre modèle social qu’ils ne décorrèlent pas des crises qui nous attendent encore et qui touchent surtout à leur avenir. On aura tout fait pour les renvoyer à leurs chères études : peine perdue ! Ils sont là et bien là ! Aux côtés des salariés. Une nouvelle génération est en train de naitre. Ce n’est pas le moindre des points positifs de cette séquence. Pour qui connaît un tant soit peu l’histoire des mouvements sociaux en France, on sait ce que signifie la mobilisation de la jeunesse.C’est une source d’infini espoir et ce qui, il y a encore quelques jours, semblait improbable devient possible. On peut gagner, ensemble ! Il ne reste, à l’exécutif, que la politique de la peur. Il met en scène une théorie du chaos qui n’existe pas ou pas encore. On essaie de nous faire croire à une violence incontrôlable et incontrôlés par les services d’ordre syndicaux. On essaie d’atteindre l’union syndicale qui cependant tient bon. On envoie des structures policières inadaptées aux mouvements sociaux et pour le coup très violentes. La fatigue des forces de l’ordre est réelle mais quelque soit cette fatigue, leur action est dictée par des ordres : un policier n’agit pas sans ordre ! Il y a donc bien une stratégie délétère et provocante qui risque de mettre comme on dit « le feu aux poudres » ! Ce serait irresponsable. Aussi, nous en appelons au plus grand calme, à la mobilisation massive mais non violente. C’est le nombre, l’intergénérationnel, la diversité des statuts, L’amplitude et la détermination de tout un peuple qui nous permettra d’aboutir, d’aller vers l’objectif commun et partagé. Nous sommes dans un moment charnière. Quelque chose s’est allumé qui ne doit pas s’éteindre. C’est bien un peuple, au complet, qui, cette fois, s’est levé pour dire NON, pour dire ASSEZ. Nous n’avons jamais été aussi proche d’une victoire de l’intérêt général, d’une victoire contre l’injustice, d’une victoire contre une évidence que l’on a voulu nous imposer d’en haut. C’est un tournant majeur dans la lutte sociale en France. Nous assistons à une re-politisation de notre pays et de sa population. Nous sommes sur le point de redevenir un phare pour le monde et en premier lieu pour nos concitoyens européens. On ne doit rien lâcher. On ne Lâchera rien. Avec la jeunesse et tous ensemble on peut gagner. On va gagner. |