Les faits sont là : La France citoyenne a retrouvé son pouvoir d’expression, son pouvoir de dire NON et le gouvernement semble l’ignorer. Est-ce de l’aveuglement, de la négation de faits ou une stratégie consistant à parier sur un pourrissement du mouvement social ? L’exécutif a eu presqu’un an maintenant pour expliquer son projet. L’assemblée Nationale n’a eu que dix jours pour en débattre. Comment, dans ces circonstances, ne pas comprendre le mépris ressenti par les parlementaires opposés au texte ? Comment ne pas comprendre que l’on cherche à empêcher le pouvoir d’imposer une nouvelle fois une réforme très majoritairement rejetée, à raison, par les Français ? Le seul objectif officiellement affirmé par les ministres chargés de ce dossier était d’avoir un vote sur l’article 7 -le recul de l’âge de départ en retraite- comme si les autres articles n’avaient pas d’importance, laissant à penser qu’ils obtiendraient une majorité à l’assemblée pour le faire passer. Les ministres savaient pourtant que d’une part qu’ils n’y parviendraient pas et que d’autre part le nombre de voix nécessaires était loin d’être acquis. Ils ont donc feint de s’indigner d’une obstruction qui, si elle était très discutable en prenant parfois des formes puériles ou estudiantines inadaptées (LoL diraient les jeunes), n’en n’était pas moins légitime au regard de l’iniquité de cette réforme, de l’opinion des Français et de l’union syndicale qui toutes deux rejettent la réforme. Nous en sommes là. Chacun a joué son rôle institutionnel. Le sénat va maintenant étudier ce texte. Nous espérons qu’il prenne en compte ce que disent les corps intermédiaires et les citoyens de ce pays, partout sur le territoire. Il y a un paradoxe dans l’attitude des opposants : L’agitation, le bruit parfois contre productif de la représentation nationale et le calme, la maitrise du mouvement social massif. La détermination est cependant la même. Elle a rarement été aussi partagée et constante. Alors comment donner forme au rejet de cette réforme injuste et injustifiée ? Il faut permettre une mobilisation du plus grand nombre : jeunes ou moins jeunes, actifs ou retraités, urbains ou ruraux, précaires ou salariés protégés…sans que les moyens financiers soient un frein à la participation de chacun. Jusqu’à présent, l’union syndicale peut s’enorgueillir d’avoir réussi les premières étapes. Elle a donné une force non violente considérable à la contestation massive avec une maitrise admirable. Il faut donc continuer à lui faire confiance pour organiser le mouvement et la mobilisation. Nous encourageons ici toutes celles et tous ceux qui le peuvent à participer, où qu’ils soient, à l’initiative de blocage du 7 mars. Ce sera un jour déterminant, un point d’orgue qui en appellera d’autres et qui, pour le pouvoir, ne signifiera pas que la messe est dite ! Le 7 mars est donc la date que chacun doit retenir pour s’organiser et faire grossir encore et encore la multiplicité des cortèges dans tout le pays. Mais cela ne suffira pas. Le gouvernement le sait. Les politiques le savent et les syndicats aussi. L’histoire nous apprend que lorsque le pouvoir vacille il ne peut rompre que sous une pression autrement plus forte ! Il ne peut y avoir de prolongement au mouvement d’opposition que sous deux formes : la grève générale ou un rassemblement de masse organisé par l’union syndicale un dimanche à Paris avec des relais en province s’il le faut. Nous défendons ici l’idée d’une marche massive et significative un dimanche sur Paris. Et Il faut donner l’occasion à toutes celles et à tous ceux qui aujourd’hui, quelques soient leurs raisons, ne peuvent ou ne veulent pas manifester en semaine de se joindre à cette marche. Imaginez un ou deux Millions de citoyens dans les rues de Paris. Cet objectif n’est ni improbable, ni irréalisable. Il est souhaitable et il est faisable ! Nous sommes 70% de Français, 90% d’actifs de ce pays a rejeter cette réforme inique. Nous devons être des millions à fouler les boulevards. Nous devons être autant de voix et de visages à dire NON ensemble. Nous devons pouvoir traduire ce NON massif en paraphrasant une expression abstraite aujourd’hui symbolique et en lui donnant un sens concret. Nous ne le dirons pas, nous le ferons solidairement, calmement, joyeusement mais avec détermination : En Marche! |