23 septembre 2024

Où va la République? – Edito n°160

Après cet insoutenable “suspense” qu’à constitué la nomination puis la mise en place du gouvernement de M. Barnier. Cet assemblage, fabriqué laborieusement, n’a qu’un sens : tenter de gouverner avec un assentiment tacite du Rassemblement National. Ce dernier soufflera le chaud et le froid prenant en otage toutes les décisions gouvernementales. On est loin, très loin de cette grande coalition centrale évoquée au soir des élections législatives. Le choix, c’est la droite – et pas n’importe laquelle quand on connaît les choix idéologiques de Bruno Retailleau par exemple.

Pour les mois à venir, à n’en pas douter, la maîtrise des comptes publics va devenir l’argument massif – et massue – pour justifier un « effort » qui, malgré la dénégation, frappera les revenus et l’épargne des salariés de ce pays. Il y aura une nouvelle loi sur l’immigration et – la main sur le cœur – on promettra que cette fois ce sera la bonne. En tous les cas, ce n’est pas l’immigration illégale qui sera ciblée mais toute l’immigration deviendra le bouc émissaire, utile pour occuper l’espace médiatique et masquer la totale incapacité à concevoir une politique qui combat les passeurs, les employeurs, les Etats et les voyous qui en profitent, jetant l’opprobre sur des millions de gens qui travaillent et sont bien utiles à enrichir les grands groupes du BTP, de la restauration ou du nettoyage.

Ce sera la même chose dans la lutte contre la violence, les trafics et les mafias de la drogue, du spectacle inefficace et des promesses de matamore sans moyens réels.

On va nous dire qu’il faut tenir compte des onze millions de votants. Mais la vérité macronienne est désormais tout autre, ce sont les battus qui sont les gagnants : drôle de Démocratie. La première des leçons, c’est qu’il est temps d’en finir avec ces institutions monarchiques qui, en période de crise, conduisent toujours aux solutions les plus extrêmes. La deuxième, c’est que la gauche de Mélenchon nous a fait subir une défaite que nous ne méritions pas.

Alors, plus que jamais, il ne faut pas s’y résoudre car la crise de la République est loin d’être finie. Pour cela, il faut une nouvelle gauche qui renoue avec l’esprit de victoire, de rassemblement et de véritable combat (et pas de poste) : c’est la bonne résolution prise par les Engagé-e-s pour la rentrée.

 

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