Par Julien Dray
La solution est là. Sous nos yeux. Et nous ne la voyons pas ? Depuis des mois, les Français ont compris. Le « macronisme » a pris un vrai visage libéral. Les illusions sont tombées. Le peuple de gauche veut et peut redresser la tête. Il le dit, il le hurle.
Il n’a certes pas la rhétorique politique ni toujours la légitimité démocratique. Alors il est contesté, stigmatisé, discriminé, humilié, dissuadé non seulement par un pouvoir de plus en plus violent mais également par l’indifférence des oppositions : Notamment celle des représentants de son camp.
Comment ne pas voir ce que révèle le mouvement des Gilets jaunes ? Comment ne pas soutenir clairement l’ensemble des contestations qui se font jour ? Comment ne pas voir ceux qui, dans la société civile, agissent parce qu’ils ne veulent plus attendre les politiques ou leurs représentants légaux ? Comment peut-on encore maintenir des stratégies de divisions lorsque les Français appellent à se retrouver ?
Tout est contenu dans leurs messages multiples. Ils en ont assez. Leur méfiance envers les partis politiques est à son apogée. Ils subissent, réforme après réforme, les reculs annoncés de la protection sociale, de la retraite et de la santé. Sont-ils condamnés à la fatalité ?
Que demandent-ils ? Moins d’immigration ? Plus de sécurité ? Moins d’état ? Non, ce qu’ils demandent d’abord c’est plus de justice, plus de services publics et plus de démocratie. Ce qu’ils souhaitent -sans toujours le dire- : c’est un rassemblement de tous les progressistes et de tous les écologistes, sans distinction ; de tous ceux qui ont inscrit dans leurs engagements les valeurs singulières du pays des Droits de l’Homme ! Ceux qui sont, comme eux, les héritiers d’un modèle social qui responsabilise et qui protège.
La prochaine échéance municipale est peut-être l’ultime chance de la Gauche pour rebondir et créer une dynamique. Elle pourrait enfin crédibiliser une opposition, jusqu’à présent stérile dans laquelle ils s’emploient, vainement.
La méthode empirique est souvent la bonne. Partir des fondements. Partir d’en bas. Partir de la vraie vie des vrais gens. Partir de leur ressenti et oublier les théories fumeuses, politiciennes et délétères.
Il y a dans ce pays une réelle attente de Gauche. A la base, on perçoit une nouvelle envie et les Municipales doivent y répondre.
Il suffit d’ouvrir les yeux. Constater que lorsque la gauche construit, autour d’équipes plurielles, sur des valeurs partagées, elle gagne. Les élections et le respect des électeurs. Parce que peut-être se sentent-ils alors eux aussi respectés !
Les diviseurs de tous bords prennent la lourde responsabilité de laisser s’installer le match que l’on voudrait nous imposer, devant lequel ils apparaissent impuissants.
L’hégémonie est un mot du passé. On ne peut le restreindre à la raison du plus fort lorsque toutes les parties en présence sont faibles. Elles sont faibles malgré les apparences éphémères, un jour la FI, un autre EELV quand ce fut longtemps le PC puis le PS.
La seule chance d’être en phase avec les Français, de leur redonner goût à la politique et aux élections, c’est le dépassement et l’abandon des certitudes. Ecouter les Français !
Si les Municipales s’organisent et se construisent autour de ce principe, alors la Gauche peut renverser la vapeur. Toutes les autres stratégies ne seront que des écrans de fumée qui laisseront un boulevard au pouvoir en place. Une seule condition : L’unité !