Par Julien Dray
Comme on dit c’est la dernière ligne droite. Les équipes sont formées, les derniers documents imprimés. La gestion de la cité connaîtra bientôt ses nouveaux représentants.
Cette campagne aura créé un précédent, durable ou pas. Chacun aura composé avec ce qu’il pense être le désir de l’opinion. Ainsi, on voit fleurir une multitude de listes plus ou moins anonymes. Des listes citoyennes n’arborant aucun logo. Toutes écologistes bien entendu. En fait on se cache souvent derrière son petit doigt. Ou bien on n’assume plus son appartenance à un parti, à un mouvement. Seule la couleur choisie pour les documents de campagne permet parfois de distinguer les influences de droite ou de gauche.
Cela peut avoir deux conséquences : soit on va voter « au doigt mouillé » soit on va refuser, par défaut de discernement, de choisir et cela va renforcer l’abstention. C’est peut-être l’objectif recherché par une volonté de dépolitiser cette élection.
Ne nous y trompons pas. La gestion de la cité, qu’elle soit communale ou au delà, n’est pas nécessairement la même lorsque l’on est de gauche, de droite ou bien ni de droite ni de gauche c’est à dire souvent de droite. La place du social, de la culture, la notion du « vivre ensemble », peuvent énormément varier. La défense des services publics, l’aide aux associations, la place du citoyen sont quelquefois sacrifiées à d’autres priorités.
Cette élection est pourtant, plus que d’autres par le passé, très politique. Et c’est une chance pour la gauche qu’elle aurait tort de laisser passer. Ce peut être le début d’une reconstruction salutaire, les prémices d’un rassemblement propice à créer enfin une alternative à un pouvoir solitaire et autoritaire.
Aussi il faut saluer toutes celles et tous ceux qui ont cherché, coûte que coûte, à rassembler sur leur listes l’ensemble des mouvements de gauche et les écologistes. Il faut encourager cette volonté là parce qu’elle est porteuse d’avenir. Disons-le simplement : L’initiative en revient souvent à ceux qui, par le passé déjà, ont éprouvé les listes d’union. Ils savent ce qu’apporte de bénéfices cette cogestion lorsqu’elle s’appuie sur des valeurs communes.
C’est par ailleurs en quelque sortes les préliminaires des changements qui pourraient intervenir lors des élections suivantes. : Les départementales, les régionales et les sénatoriales. La composition des listes municipales dit déjà beaucoup des futures orientations. Rappelons-nous que se sont ces élus qui désigneront vos sénateurs. Qui peut dire que la formation de la chambre haute n’est pas politique ? Aussi lorsque votre liste municipale est formée de membres issus de plusieurs partis ou mouvements, indifféremment de droite et de gauche, les conséquences peuvent aller à l’encontre du but recherché par l’électeur lambda.
Il est donc nécessaire de favoriser les listes d’union de la gauche et des écologistes qui assument ces valeurs que de tenter l’originalité d’un mélange contre nature. Elle pourrait coûter cher plus tard.
Espérons le constater dès le premier tour, ceux qui auront choisi le rassemblement dans la transparence, assumant leur volonté, refusant la division ; celles et ceux-là pourraient tirer leur épingle du jeu.
Espérons enfin que là où les gauches, où les écologistes ont choisi de défendre d’abord leur couleur, ils auront la possibilité, dans un second tour, de se retrouver.
Parce que la division coûte toujours très cher à la gauche. Parce que la population est en attente d’un dépassement de toutes les chapelles pour constituer une force d’alternative sociale et écologique.
Vive l’union, vive le rassemblement de la gauche et des écologistes.
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