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Par Julien Dray
La dernière réunion réduite à quelques pays européens sur le sujet migratoire l’a montré : l’Europe est aujourd’hui incapable de mettre en œuvre, ce qui est pourtant dans ses gènes, un véritable plan humain, efficace, solidaire, ambitieux sur la crise migratoire !
Les responsables présents n’ont pas davantage posé les préalables humanitaires essentiels d’une stratégie qui allie l’évidence et la raison ; ils n’ont pas évalué les conséquences à courts et moyens termes d’une crise qui, probablement n’en est qu’à son début.
La semaine dernière, nous avons commencé à exprimer ce qui, pour nous, représentait la colonne vertébrale des priorités : Sauvetage, accueil, répartition, règlement. Par ailleurs, le parti socialiste propose une consultation ouverte sur le site https://laruchesocialiste.fr, autour de trois thèmes : Une Europe par les européens ; Une Europe pour les européens, Une Europe forte, puissante, indépendante.
Mais d’abord, il y a l’urgence. Assez de tergiversations sur la façon d’appréhender ceux qui choisissent ou qui subissent la Méditerranée. Si la lutte contre les passeurs doit être accrue, développée autant que faire se peut avec les pays concernés et empêcher ainsi des flux trop importants, on ne peut plus laisser les ONG en mer avec leurs cargaisons de migrants. Le premier de nos devoirs, au niveau Européen, c’est la mise en place d’une procédure de sauvetage. Ce devoir devrait sans doute être inscrit dans les conditions d’adhésion et de maintien au sein de l’union.
Ensuite il y a l’accueil. Les moyens doivent être clairement provisionnés pour permettre aux pays bordant la Méditerranée d’accueillir dans des conditions humaines et sanitaires dignes les flux de migrants en transfert ou à destination de l’Europe. Ce premier accueil devrait permettre en outre de commencer les procédures administratives (réfugiés, éligibilité au droit d’asile, migration économique, reconduite…).
En troisième lieu il est nécessaire d’organiser la répartition des migrants : un quota par pays nous semble la solution la plus appropriée en l’associant à une péréquation financière entre pays.
Et enfin, parce que la crise migratoire et les problèmes attenants (qu’ils soient d’ordre identitaire, religieux, culturel) d’aujourd’hui obligent à réfléchir à une gestion des flux pour l’avenir ; il faudra envisager des règles communes et pérennes.
Qui peut aujourd’hui imaginer reprendre ce sujet avec pragmatisme et humanité ? Qui peut aujourd’hui proposer une alternative au primats des intérêts particuliers ou financiers ? Qui peut à la fois renforcer l’idée Européenne et y associer solidairement les quelques cinq cent millions de citoyens Européens ? Qui peut construire enfin l’Europe de la citoyenneté humaine et solidaire ?
Non ! pas les actuels responsables au pouvoir en Allemagne, en France ou en Italie. Les deux premiers ne conçoivent les choses que sous la forme budgétaire, le troisième a basculé dans le rejet.
Non ! pas les états et gouvernements de droite ou d’extrême droite qui ont toujours versé dans le protectionnisme, le populisme, l’identitaire.
Non pas les populistes de tous bords qui voudraient rompre avec l’idée même de l’Europe.
Il n’y a qu’une gauche retrouvée, offensive, fière d’être Européenne, une gauche ouverte, une gauche citoyenne, une gauche des droits de l’homme, qui peut, si elle s’en donne les moyens, redonner espoir et perspectives à ce projet !
Dans un premier temps nous proposons que l’ensemble des gauches Européennes se réunissent et organisent une conférence ouverte à tous les citoyens européens. Parce que les citoyens Européens sont les premiers concernés dans leur vie quotidienne, nous devons leur permettre, non pas seulement de s’exprimer mais de s’associer à un avenir commun, de proposer, d’être écouté, et entendu, de contribuer !
Il n’y a pas d’avenir à l’Europe si elle n’est plus celle des droits de l’homme. Elle peut revendiquer une économie forte, une indépendance et une puissance collective ; elle doit également redevenir un exemple pour l’humanité…seuls les citoyens eux-mêmes peuvent le décider ; à nous de les convaincre !