Par Julien Dray
Plus d’un an sans réponse concrète. Sans changement de cap. Sans remettre en cause une politique de l’inégalité, de l’injustice fiscale et sociale. Sans remettre en cause l’évident problème démocratique. Sans remettre en cause un système institutionnel qui concentre les pouvoirs et qui oublie le peuple.
Plus d’un an après, malgré la répression, malgré les violences, malgré les tentatives de déstabilisation, malgré la peur, malgré les annonces ministérielles d’un nombre décroissant de manifestants, les Gilets jaunes sont encore aujourd’hui soutenus par une large majorité de la population.
Et depuis un an, ce que les GJ avaient initié en France s’est étendu au monde entier, sur les cinq continents. Si les situations au Chili, en Iran, Au Liban, à Hong Kong, en Equateur, en Italie et dans d’autres pays ne sont pas les mêmes, si chaque crise est spécifique ; les manifestations monstres ont toutes des points communs : elles dénoncent une injustice sociale et/ou démocratique.
Inégalité, précarité, pauvreté, perte de dignité, injustice, déficit démocratique. Quelle est la réponse du pouvoir en France a cette crise sociale rampante ? Des mesures fiscales au service des puissants ! Des projets de réformes qui ajoutent la peur de l’avenir à la précarité du présent.
C’est la marque indélébile de ce quinquennat : diminuer les APL lorsqu’on donne des millions aux plus riches ! Supprimer un impôt local certes injuste mais dont le gain fiscal profitera encore et surtout aux mêmes. Prioriser la lutte contre la fraude sociale qui se compte en millions quand la fraude fiscale se compte en dizaines de milliards….
Au delà et alors même que le projet d’Emmanuel Macron promettait de remettre la France au travail, de donner au travail l’avantage sur l’inaction (les retraités en faisant cruellement les frais par la taxe mais également par la culpabilisation), ce sont les travailleurs -ceux qui ont un emploi- qui aujourd’hui voient fondre leur pouvoir d’achat.
A cela s’ajoute la suppression des services publics, l’éloignement des centres de soins, des centres postaux, des centres de sécurité sociale…. La privatisation de la SNCF, les projets de privatisation des aéroports, de la Française des jeux, des barrages….
Ce pouvoir nous entraine à nous fondre dans une mondialisation inhumaine, dans un capitalisme financier qui tourne le dos au modèle que, depuis la Révolution jusqu’à aujourd’hui, nous avions maintenu avec fierté.
C’est tout cela qui se cristallisera le 5 décembre ! Les tentatives de minimisation du Président, réduisant le mot d’ordre à la défense des régimes spéciaux n’y changeront rien. Tous les secteurs sont touchés dans tous les domaines. Le service public manque de tout quand dans le privé les hauts salaires se gavent au détriment de tous les autres.
Le 5 décembre, c’est bien à l’initiative des corps intermédiaires que cet événement aura lieu. C’est bien sur des mots d’ordre concernant le projet de réforme des retraites.
Mais la contestation ira bien au delà.
Sans réponse, elle deviendra vite incontrôlable, irrécupérable par aucun appareil. Les syndicats risquent bien d’être dépassés, eux qui n’ont pas pris au sérieux les initiateurs Gilets jaunes en novembre 2018.
Il n’y a qu’une seule question en réalité : celle de l’argent. L’argent des salaires ; l’argent des services publics, l’argent du droit à vivre dans la dignité des plus jeunes au plus anciens.
Or de l’argent il y en a ! lorsque nous proposions de donner 50 000 euros à chaque jeune de 18 ans, on nous disait que ça couterait 23 milliards. C’est beaucoup ?
C’est à comparer aux 108 milliards du CICE qui ont surtout permis d’enrichir une fois de plus les plus riches sans gains réels sur l’emploi, sur le pouvoir d’achat, sur les salaires.
Il est temps de remettre les pendules à l’heure ! le 5 décembre pourrait bien en être l’occasion.
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