Par Julien Dray
Cent milliards. Explosion assumé du déficit public. Critère des trois pourcents oublié.
Tant en France que pratiquement partout en Europe, on semble avoir été contraint de se rendre à une évidence. Sans intervention des états, on va à la catastrophe. Le constat est clair.
Et ce faisant, c’est à une négation du libéralisme à laquelle on assiste. Celui qui devait tout résoudre par la liberté laissée aux premiers de cordée de choisir la longueur de la corde. La valeur de liberté habillée en chacun pour soi, le libre cours à la financiarisation de l’économie, à l’actionnariat comme seul maitre à penser pour tout le monde…tout cela se heurte au réel imposé par la pandémie. Le politique est dans l’obligation de reprendre le pouvoir, de réguler, de décider, de trouver dans l’urgence le rempart à une lame de fond annoncée.
A la crise sanitaire va s’ajouter une crise sociale inédite. Le seul recours, c’est de redonner sens à une démocratie sociale. Démocratie sociale, sociale démocratie. Sans le dire, on adopte donc les bases de ce qu’aucun parti de gouvernement et de gauche avait su ou pu imposer !
Il est donc temps pour la gauche, toute la gauche, de retrouver un peu de bon sens. Nous sommes dans un changement d’époque : une réelle prise de conscience. Il ne s’agit pas d’en être spectateurs !
Autant l’affirmer. Si la sociale démocratie s’est quelque peu perdue dans une économie de marché de moins en moins régulée, elle a, dans ses fondements, les bases pour réinventer l’avenir. C’est à elle, parce qu’il vaut toujours mieux choisir l’original à la copie, de reprendre la main sur les idées quelques soient les sujets.
Si on ne le faisait pas, le naturel revenant inexorablement au galop, le changement de cap idéologique que semble avoir pris le président Macron et qu’il faut évidemment relativiser ne sera somme toute qu’une parenthèse éphémère. On le pressent déjà en détaillant le plan de sauvegarde.
Il apparaît aujourd’hui plus important, voire primordial, d’agir avec, par et pour la population plutôt que de s’opposer de façon systématique et parfois pavlovienne. La gauche a les cartes en main. Elle n’a qu’un ennemi : elle même !
Aucune confiance ne sera accordée à la division. Les Gilets jaunes l’ont dit pour une grande majorité de la population. Ils sont le reflet d’une société perdue, désabusée et en colère. Ce qu’ils dénoncent et que nous n’avons pas assez entendu c’est que l’exclusion sociale ressentie, le déclassement de la tranche dite « moyenne », l’augmentation de la précarité, de la pauvreté vont au delà des réductions que l’on en fait à force de chiffres interprétés.
Il ne s’agit donc plus de calculs, de négociations égotiques, d’hégémonie de tel ou tel parti ou mouvement. Tout cela renforce la méfiance à l’égard du politique. Il se n’agit ni plus ni moins que de construire ensemble ! Ce n’est plus un choix parmi d’autre, c’est la seule voix de l’alternance.
Chacun, cependant, avec son identité propre ! Le parti socialiste aussi et les sociaux démocrates en premier lieu. Le changement d’époque due à la révélation imposée par le ou la COVID 19 rebat les cartes idéologiques et donne raison aux fondements de la sociale démocratie. C’est donc bien aux socialistes de se repenser, de travailler à un projet émancipateur et laïque ; présenter un programme à proposer ensuite dans le pot commun de la gauche.
Il est temps de s’émanciper enfin de cette 5ième république qui concentre les pouvoirs. Il est temps d’organiser un système permettant une plus large participation de la population, une réelle fonction de la représentation nationale. Il est temps de réfléchir à des stratégies industrielles marquant une rupture avec le productivisme, de développer des créneaux technologiques utiles. Il est temps surtout de s’ouvrir à de nouveaux projet conquérant face aux multinationales du numérique. Il est temps de revoir notre organisation du temps de travail. Il est temps de doter les jeunes d’une réelle autonomie de départ. Il est temps de refaire de l’école le creuset de l’égalité par une révolution éducative. Il est temps, et la crise sanitaire l’a imposé comme une évidence, de renforcer les services publics, de valoriser les premiers de corvée. Il est temps d’affirmer le pouvoir du politique face au pouvoir économique, y compris quand il le faut par des nationalisations si décriées par les libéraux. Il est temps de revoir le logiciel qui conduit à sacrifier la grande majorité de la population sur l’hôtel des déficits. Le temps n’est plus à l’hypocrisie mais à l’affirmation de valeurs ! à leur traduction concrète et claire.
L’hégémonie libérale de ces vingt dernières années doit être battue en brèche !
Le temps n’est pas à l’effacement de la pensée socialiste mais à son retour !
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Bien à toi julien Dray il y a encore de bons socialiste toutes mes félicitations
Alvaro Pimenta 33850 Léognan