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Par Julien Dray
Le gouvernement a une nouvelle fois décidé d’augmenter la fiscalité sur les carburants.
Le prix du litre de diesel avoisine à présent le prix du litre de sans-plomb 95. Alors que pendant une décennie l’Etat a encouragé l’industrie du diesel, proposé des aides à la reprise pour s’équiper d’un véhicule diesel, aujourd’hui, les ménages français et les entreprises sont face à une fiscalité punitive…
Le gouvernement justifie cette hausse en indiquant qu’il préfère taxer la pollution que le travail et argue que les Français vont être bénéficiaires des réformes globales pesant sur la fiscalité.
Sauf que les taxes sur l’essence, ce n’est pas une dépense différée pour les ménages français, c’est du cash qui part, chaque mois.
Le Gouvernement se garde bien d’affecter cette manne à la transformation écologique de la société ou à des mesures nouvelles qui permettraient de limiter la pollution, favoriser les filières de recyclage, l’isolation thermique des bâtiments.
Non, il se contente d’engranger les recettes supplémentaires pour boucler un budget selon la copie rendue à Bruxelles. Il n’y a aucune intention écologiste dans le choix du gouvernement, seulement une intention claire de remplir les caisses de l’Etat.
Le porte-parole du Gouvernement déclarait crânement cette semaine que les Français n’avaient qu’à faire comme lui et se rendre à leur travail à pied… Facile quand on habite les beaux quartiers parisiens et que l’on travaille dans les beaux quartiers parisiens. Une fois de plus, cette mesure traduit le mépris de l’Etat, du gouvernement et de la majorité parlementaire pour cette France qui se lève tôt et qui est captive de sa voiture pour aller travailler.
Souvenez-vous, lorsque en Corrèze, le Chef de l’Etat fustigeait des salariés en grève face à la fermeture de leur usine; il les incita alors à chercher du travail dans la Creuse. Soit 120 km de plus par jour pour aller travailler. C’est cette France-là qu’Emmanuel Macron punit une nouvelle fois, alors qu’elle doit redoubler d’effort pour travailler et vivre décemment de son travail.
Les hausses précédentes des prix du carburant, ajoutées à la réduction de la vitesse à 80km/h, la hausse du prix du forfait du contrôle technique, avaient déjà exaspéré nos compatriotes qui sont captifs de l’automobile pour se nourrir, travailler ou bien tout simplement avoir quelques loisirs.
Cette exaspération crée partout des mouvements sporadiques, des jacqueries d’un nouveau genre, qui émanent d’appels divers sur les réseaux sociaux. L’extrême-droite s’est engouffrée dans ce moment et tente de récupérer politiquement ce mouvement du 17 novembre. C’est une erreur.
Cet appel à ne pas consommer le 17 novembre doit interroger toute la gauche, dans l’unité, pour que nous proposions d’urgence des mesures en direction des Français les plus vulnérables.
Si ce mouvement prend de l’ampleur, c’est que les Français ne sont dupes de rien. Ils ont compris ces 5 leçons :
– pendant 5 ans, ils vont payer les 4,5 milliards d’Euros de cadeaux fiscaux faits aux Français les plus riches, sans que cela ne soit profitable en rien aux autres Français;
– ce matraquage fiscal sur l’essence ne sert ni plus ni moins qu’à colmater cette dette fiscale créée par les Français les plus riches;
– ni Emmanuel Macron ni son gouvernement ne croient en l’écologie et ne sont capables d’être à la hauteur du défi que représentent les objectifs de l’accord de Paris sur le climat;
– les Français les plus vulnérables sont laissés seuls face à eux-mêmes, comme en témoignent les mots du Président après les crues dans l’Aude : « on va faire ». Mais qui est « on »? et qu’est-ce que « on » va « faire »?
– il n’y a aucune vision sociale ni aucune vision écologique dans la politique d’Emmanuel Macron. Seule prime la finance.
Alors, dès le 17 novembre, il importe que la gauche unie soit en capacité de proposer des mesures qui font société, qui ressoudent les Français entre eux.
Il en va de la colère sociale comme des carburants, c’est de la matière hautement inflammable.
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