Par Jérôme Grateloup
Des hôpitaux et des services fermés à répétition, des postes et des lits supprimés, des remplacements à n’en plus finir… Tous ceux qui travaillent à l’hôpital public connaissent ce quotidien depuis des années et voient inexorablement leurs conditions de travail se dégrader.
Ils étaient nombreux dans la rue le 14 novembre dernier pour dénoncer cet état de fait. Les heures supplémentaires comme une deuxième journée, le travail dans le stress et l’urgence, les tensions avec les usagers du service public, etc.
Ce service public, le gouvernement s’évertue à le détricoter depuis des mois. La loi sur la Fonction publique de cet été fragilise fortement le statut des fonctionnaires.
Mais au-delà, c’est à tous les travailleurs que ce gouvernement s’en prend. La réforme de l’assurance chômage, entrée en vigueur en début de mois, va avoir un impact sur plus d’un million de Français qui verront, pour certains, leurs allocations diminuer. La future réforme des retraites, dont on peine à avoir l’entièreté des contours, mais dont les premiers échos notamment relatifs à la suppression des régimes spéciaux et au passage au système par points, inquiète fortement.
Samedi dernier, l’acte 53 des Gilets jaunes, dont le mouvement fête ses 1 an (!), a été très suivi. Même si le paravent des black blocs casseurs permettent à nouveau à certains médias de traiter le sujet sous l’angle des violences, les Gilets jaunes, eux, sont toujours là. Et la contestation sociale est bien loin de s’éteindre. Le pouvoir s’accroche lui à son seul mot d’ordre : « Répression » et elle est féroce.Le but qu’il voudrait atteindre, pourr un moment, c’est la démobilisation : une politique de la peur qui s’avère dangereuse qu »inefficace sur le plan social.
Ce climat démontre cependant que la convergence des luttes sociales est possible. Elle est même nécessaire. Le 5 décembre, les syndicats professionnels et de jeunesse appellent les fonctionnaires et les salariés à une grève interprofessionnelle au sujet des retraites. Ce mouvement qui est annoncé comme très suivi est craint par l’exécutif. Une crainte légitime car la mobilisation dépassera largement les revendications sur les retraites.
Alors qu’il fait semblant d’hésiter sur des enjeux aussi importants que le travail dominical ou le travail de nuit, le gouvernement ne s’exprime pas clairement sur sa vision la question sociale qui apparaît pourtant en filigrane de toutes les revendications.
Il s’agit de nouveau, comme sous la vieille droite traditionnelle, de travailler plus, d’être plus productif et plus flexible !
Et pour quoi ? Pour gagner moins, subir davantage les pressions des employeurs, voir son statut fragilisé, enchaîner les petits boulots pour des salaires dérisoires avec des périodes de chômage. Périodes durant lesquelles nous serions en plus accusés d’être volontairement dans cette situation, de ne pas faire assez d’efforts… Chacun sait que le rêve de chaque Français est d’être condamné à vivre dans une précarité encore plus grande.
Rien d’étonnant pourtant. Depuis 2017, la réforme de la fiscalité pour donner plus aux riches, ceux qui sont censés produire de l’emploi, les premiers de cordée (sic), la baisse des aides personnalisés au logement, la réforme du Code du travail ou encore la hausse de la CSG ont dessiné ce grand Big bang du modèle social français.
Face à cela, la Gauche se perd en conjectures. Les militants esseulés ne s’engagent plus sur rien. Entre ceux qui se sont aveuglés de ce « ni gauche ni droite » mais plutôt droite quand même et ceux pour qui depuis longtemps l’équité et l’égalité des chances ont été remplacés par un égalitarisme total et injuste, la Gauche socialiste doit se réveiller. C’est elle qu’on attend depuis des mois dans une position raisonnée de lutte affirmée pour nos acquis sociaux.
Parce qu’elle est crédible, parce qu’elle connaît ses sujets, parce qu’elle a porté la
réforme des 35 heures, la Couverture maladie universelle, la hausse de l’allocation de rentrée scolaire, l’imposition du capital et de la fortune, la Gauche socialiste doit retrouver sa place au cœur des combats sociaux.
Le 5 décembre, mobilisons-nous.
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