Par Edmond Thanel
De quoi Macron est-il le nom?
C’est la question que l’on se pose depuis sa fulgurante ascension en 2016, qui l’a conduit à prendre le pouvoir en 8 mois… Il y est parvenu pour deux raisons essentielles : grâce à ou à cause de la faiblesse de l’offre politique lors de la présidentielle 2017 et parce qu’il est le pur produit d’une haute administration française qui tient le pouvoir en sous-main. Au détriment du peuple…
Macron est le produit du « musée des horreurs », ce tiroir de Bercy où s’entassent les mesures qu’aucun gouvernement de droite ou de gauche n’oserait prendre, parce qu’elles sont l’archétype d’une oligarchie technocratique. C’est la politique dite du « bon sens », celle du TINA de Margareth Thatcher « there is no alternative ».
Si l’on regarde un peu en profondeur les mouvements qui s’opèrent dans la société française, on constate une lente anesthésie de la démocratie.
L’extrême-centre incarné par Emmanuel Macron n’a pas d’alternative sérieuse et crédible ni du côté de Marine Le Pen ni du côté de Jean-Luc Mélenchon. Alors, méthodiquement, Emmanuel Macron donne des raisons à ceux qui ne sont pas en accord avec sa politique de désespérer de la politique et de ne plus se déplacer pour aller voter.
Il faut dire que les faits et la situation internationale lui rendent raison.
A part le miracle portugais et la promesse espagnole, des Etats-Unis, du Brexit et de la montée des extrêmes en Europe, on constate le même processus de montée d’un autoritarisme assurant des libertés économiques mais contraignant les libertés civiques et civiles.
Il faut reconnaître que les querelles byzantines entre droite et gauche, le temps qu’il faut pour voter une loi dans un espace démocratique sont bien plus longs et bien moins efficaces sur le plan de la croissance et de la réussite économique que le modèle chinois.
Avouons-le, et après tout, nommer un mal c’est le passage nécessaire pour le guérir, la démocratie n’est pas le système performant pour lutter à armes égales avec l’économie chinoise ou l’émergence des géants du numérique.
Nous vivons donc, en France, comme aux Etats-Unis ou dans le reste de l’Europe une lente anesthésie de l’esprit démocratique, tel qu’il s’est installé progressivement et non sans heurts depuis le siècle des Lumières.
La philosophie des Lumières se fonde sur le libre-arbitre comme mode de pensée individuelle et le choix démocratique comme moyen de construire l’intérêt général. Force est de reconnaître que s’y est substitué peu à peu, un ordo-libéralisme où le pouvoir politique n’est là que pour créer les conditions favorables au développement des entreprises.
Trois questions se posent à nous :
– Est-ce un paradigme satisfaisant pour des socialistes?
– Avons-nous les moyens politiques pour enrayer cette lente nécrose démocratique et reprendre le chemin de la République sociale de Jaurès?
– Pouvons-nous y parvenir?
Malheureusement, nous devons reconnaître que les moments de plus grande clarté démocratique en France sont tous nés de la violence d’une Révolution ou d’une guerre : 1848, 1870, 1945…
Nous avons un travail urgent à accomplir pour revivifier ce modèle qui devrait, de droite comme de gauche, rassembler tous les amoureux de notre devise :
Liberté, Egalité, Fraternité.
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