par Edmond Thanel /
L’Italie, un des pays fondateurs de l’Europe à laquelle il est indispensable (oui sans l’Italie, l’Europe serait en très mauvaise posture), vient de choisir aux dernières élections, une femme très à droite sur l’échiquier politique continental : Giorgia Méloni.
Son parcours est assez clair. Si son père était communiste et sa mère une fervente adhérente des thèses d’extrême droite, Giorgia Méloni a, elle, suivi de très près l’héritage du Duce (Mussolini). Elle a pris le contrôle de tous les mouvements ou partis nationalistes auxquels elle a adhéré…Son histoire parle donc pour elle et quelque part….la caractérise.
Mais voilà. Elle a compris, bien avant les Le Pen en France, que l’histoire européenne avait ses tabous, ses plaies, ses blessures, que tout ceci était très lié à la période Hitler/Mussolini et la montée du fascisme. Elle a compris que s’en réclamer ne permettrait pas ou plus d’accéder au pouvoir. Enfin, le système italien imposait de travailler à des alliances, quitte à laisser les artifices du fascisme à d’autres.
Pour espérer gagner les consciences, il fallait donc certes, ne pas se renier, s’attacher aux idéaux mais en leur donnant une teinte acceptable : rentrer dans les codes !
Et elle est allée plus loin que le RN français en s’inscrivant clairement dans le projet Européen avec un objectif : le réorienter, changer les dogmes. Elle s’est ainsi « démocratisée » au delà d’un social nationalisme apparaissant par trop sectaire.
A-t’elle abandonné toute référence au Duce et à ses thèses ? Ça, nous ne le croyons pas et cependant aujourd’hui, peut-on la caractériser de fasciste, postfasciste, néofasciste…etc…etc… ? c’est toute la question.
Ne chercherait-on pas à masquer la responsabilité des trahisons sociales libérales successives qui ont conduit à détourner de tout, ceux qui ont cru à cette politique ? ne chercherait-on un mot « passe-partout » pour ne pas pouvoir, objectivement, en utiliser d’autres comme « les chemises noires » par exemple ?
Ce que les mouvements et partis d’extrême droite souhaitent avant tout c’est d’être considérés comme des mouvements ou partis démocrates.
Les médias les y aident beaucoup en les dé-diabolisant à outrance, en les décrivant tous les matins comme faisant partie du champ républicain.
La droite (et en France on va dire de Macron à Ciotti) les y aide beaucoup en adoptant les sujets récurrents de l’extrême droite dans leur propre programme, en s’efforçant quelque part d’être plus royaliste que le roi….
La Gauche les y aide beaucoup lorsqu’elle s’acharne, au contraire des autres, à seulement les diaboliser et à ne pas traiter avec mesure certains sujets comme le cultuel ou l’immigration…
En fait tout le monde leur donne un poids qu’ils n’auraient pas si on s’attachait d’abord à défendre un modèle républicain issu de toute l’histoire européenne.
Pour conclure, il s’agit certainement moins de savoir si Giorgia Meloni est fasciste ou pas…que de savoir ce que tous les autres sont devenus en se confondant avec le capitalisme mondialisé….
Sans y réfléchir vraiment on pourrait voir bientôt ces mouvements et partis, fascistes ou pas mais tous d’extrême droite, être partout les chantres d’un modèle social « version nationaliste » que les peuples adopteront même si pour ça il faut tuer son voisin….