Jafar Panahi vient d’être libéré après 7 mois de détention dans son propre pays. Cinéaste connu et reconnu internationalement, il avait entamé une grève de la faim qui a fait le tour du monde. Si la principale raison de sa libération, il la doit d’abord à lui-même, la mobilisation internationale y a aussi beaucoup contribué.
Depuis le début du mouvement des femmes en Iran « Femme, vie, liberté » qui ne faiblit pas, nous réclamons avec d’autres une prise de conscience et un soutien des politiques du monde entier et principalement en France. Il a tardé à venir et il est encore aujourd’hui, de notre point de vue, insuffisant.
Deux images venues d’Iran auront marqué nos esprits ces derniers jours : la libération de Jafar Panahi et la cérémonie du dictateur iranien Kamenei célébrant la « fête du devoir » avec une foule de fillettes âgées de neuf ans qui devront désormais porter le tchador. Combien d’entre elles seront demain emprisonnées, violées ou tuées quand elles voudront s’en émanciper ?
Le pouvoir Iranien est sur le fil du rasoir. La résistance admirable initiée par les femmes et qui s’est étendue dans tout le pays fissure peu à peu son autorité. La répression, les yeux crevés des manifestantes, les arrestations aveugles et les mises à mort n’entament pas le courage d’un peuple revendiquant sa liberté de croire à ce qu’il veut, sa liberté de vivre libre.
Il faudra encore plus de soutiens et de mobilisations internationales pour que ce mouvement parvienne à ses fins. Même si la libération de Jafar Panahi, que nous saluons, est un motif d’espoir il reste encore beaucoup de chemin pour vaincre le régime des mollahs !
Il y a bien des désordres dans le monde, la guerre en Ukraine, des conflits un peu partout. Des désordres dont l’origine est souvent d’ordre dictatorial. Le monde démocratique a dans ce concert mondial un rôle primordial à jouer.
Mais nous ne devons jamais oublier le combat des Iraniennes et des Iraniens. Nous ne les abandonnerons pas !