27 mars 2020

Bas les masques !

Par Edmond Thanel

Il y a ceux qui nous manquent tant pour l’ensemble de ceux que l’on expose de fait et il y a ceux qu’on met pour se cacher de la vérité.

Alors que l’on envoie au feu de cette guerre pandémique les soldats sans arme du service public, On n’a pas de mots assez forts pour décrire leur dévouement. On ajoute aux faux semblants et aux mensonges le discours d’un état major en faillite.

Il y a encore un mois, personne n’y croyait. Qui avait alors le niveau d’information suffisant pour appréhender la crise sanitaire qui se profilait ? Personne sans doute. Et pourtant !

Si le rôle du service public est de protéger, de faire le lien, de sécuriser, de soigner, d’ouvrir à l’égalité… Il ne peut le tenir que si on lui en donne les moyens ! Le service public ne prend pas de décisions. Il applique au mieux celles qui sont prises par celles et ceux que l’on a choisi pour nous représenter. Et, lorsqu’il n’est plus en capacité de le faire, il le dit. Il fait remonter l’état des lieux. Il témoigne de la réalité du terrain. Il prévient. Il ne peut pas anticiper, juste alerter. Et il l’a fait !

Concernant la crise sanitaire que l’on connaît, on ne peut pas dire qu’on ne connaissait pas l’état des lieux. Un état des lieux qui n’a fait que s’empirer les dernières années.

Les soignants ; infirmières, personnels hospitaliers, médecins ont joué leur rôle avec l’engagement qu’on leur connaît, avec dévouement, abnégation jusqu’à l’épuisement.

Cet épuisement a précédé la crise. Ils ont joué leur rôle y compris pour faire remonter tous les manques, pour témoigner des dérives, pour dénoncer la financiarisation inique du système de santé, les abandons quantitatifs et qualitatifs.

Monsieur Macron ! Vous êtes resté sourd à leur colère, à leur désarroi. Vous leur avez opposé des critères économiques lorsqu’ils parlaient de santé publique. Vous leur avez envoyé, comble de l’histoire, d’autre membres des services de l’état pour les dissuader de leur combat d’intérêt général, dans la rue.

Comment, dans ces conditions, peut-on affirmer que la France était prête à maîtriser une attaque pandémique ? Comment peut-on affirmer que vous aviez anticipé une situation qui, s’empirant chaque jour, nous montre l’exact contraire ?

Comment peut-on se gargariser de mots quand aucune décision de réquisition n’est prise pour enfin permettre à nos soldats du feu sanitaire, de travailler dans des conditions honorables ? Manqueriez-vous à ce point d’honneur ?

Nous avons, en France le moyens financiers, logistiques, politiques pour décider d’actions immédiates. Vous ne le faites toujours pas. Toujours pas de masques. Toujours pas de tests massif de dépistage. Toujours pas de stratégie de confinement autre que la culpabilisation, la répression, l’accroissement des inégalités, multiples. Toujours pas d’autres perspectives que de réduire les libertés publiques ?

L’anticipation ! c’est le rôle du pouvoir. A défaut, dans l’urgence, c’est l’action qui prévaut, pas les mots. Hors, votre action va bien moins vite que le TGV de la communication roulant vers Mulhouse !

Bas les masques ! ne faites plus semblant. Les soignants, sans masque, meurent comme les patients qu’ils voudraient sauver. C’est insoutenable !

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