Grâce aux parlementaires socialistes rejoints par ceux du PCF, de LFI et de LR, la possibilité pour les Français de se prononcer directement sur le projet de privatisation d’Aéroports de Paris peut voir le jour si, maintenant, 4,7 millions de citoyens soutiennent cette demande de référendum.
Après la revendication justifiée du mouvement des Gilets jaunes d’une meilleure association des Français, entre deux élections, aux décisions qui les concernent, après qu’E. Macron y ait répondu par une succession de shows personnels sans grands lendemains effectifs, voilà un sujet sur lequel une unanimité des formations politiques aurait été naturelle sur un sujet aussi sensible en termes d’indépendance économique et d’aménagement du territoire, voire de souveraineté nationale. Mais, pour les chantres des grands débats citoyens, leur République en marche doit s’arrêter aux portes réelles de la décision politique.
Les arguments sont nombreux pour exiger ce référendum et, par là-même, s’opposer à cette privatisation. En premier lieu, 49,5 % du capital d’ADP est déjà privé : il ne s’agit donc pas de s’ouvrir à des capitaux autres que public, mais d’en finir avec une maîtrise publique, seule garante des intérêts supérieurs de l’État. En second lieu, le raisonnement économique du gouvernement est de bien courte vue, puisque ADP a reversé, ces dix dernières années, 2 milliards d’euros à ses actionnaires dont l’État. Se priver de cette manne pérenne pour un chèque immédiat est un raisonnement à courte vue.
Et bien sûr, tout l’appareil d’État est alors mobilisé pour valoriser le site avant sa vente : le soutien aux projets du Charles-de-Gaulle expressqui se soucie peu des transports du quotidien du RER B, ou d’Europacitysur le Triangle de Gonesse sont aussi liés à l’assurance d’une rentabilité maximale pour convaincre de futurs maîtres de la plateforme aéroportuaire de son intérêt spéculatif.
C’est vraiment le vieux monde des maîtres de forge qui voulaient tout contrôler, de l’ensemble de la chaîne de production au pouvoir politique, qui se reproduit sous nos yeux.
Enfin, bien entendu, il faut se souvenir comment la privatisation des autoroutes a été conduite et son résultat pour l’État et les usagers. De même, pendant la loi…Macron, en 2015, des débats analogues avaient eu lieu concernant la privatisation des aéroports de Nice et de Toulouse, sans que ceux des décideurs d’aujourd’hui qui étaient déjà à la manœuvre hier n’en tirent aucune expérience.
Aujourd’hui, si la pétition pour obtenir la tenue du référendum doit rassembler le plus largement, il revient aux formations de gauche et écologistes de prendre des initiatives communes.
Ce pas en avant unitaire, concret, rassembleur, fort, mêlant impératifs économiques et écologiques, vaudrait mieux que les mille programmes de celles et de ceux qui se pensent encore comme seuls légitimes pour bâtir une alternative au pouvoir en place.
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