Par Daniel Goldberg
La catastrophe sanitaire que nous vivons, avec ses conséquences de coup d’arrêt économique et de risque de récession durable sur le plan social comme en termes de libertés publiques, conforte ce que nous disons ici depuis longtemps : aucune formation politique de gauche ou écologiste ne peut prétendre apporter seule la réponse à la hauteur des attentes et des besoins de nos concitoyen.ne.s.
Pire, les mésententes factices, les oppositions de façade ou les petits calculs électoralistes conduisent à affaiblir le camp du progrès et à l’empêcher d’apparaître comme une réponse utile pour le pays, comme une alternative au pouvoir en place comme à toutes les tentations autoritaires. C’est aussi ce qui s’est vérifié lors du scrutin du 15 mars.
La catastrophe sanitaire agit comme un révélateur des inégalités préexistantes et les amplifient même dans toutes les dimensions : les inégalités de logement comme les inégalités scolaires, les inégalités sociales comme celles liées à la capacité de chacun.e de se protéger face aux soubresauts de la vie.
Face à cela, E. Macron tente de chevaucher la vague, mais tout ce qui a fait son succès de 2017 vacille : les vrais premiers de cordée sont celles et ceux qui sont sur le terrain, les soignants, travailleurs sociaux, salariés essentiels à la vie du pays et qui étaient vilipendés au contraire des privilégiés aidés par la suppression de l’ISF ou la flat tax, les héros d’aujourd’hui sont dans les services publics à qui ils reprochaient leur manque d’adaptation à la nouvelle marche du monde. E. Macron est en marche, mais sur du sable. Et cela se voit.
Alors, bien entendu, la solidarité nationale doit primer quand l’essentiel est en jeu. Mais, cela ne doit pas empêcher de penser le présent et de préparer l’avenir.
D’abord, rapidement, par un plan de relance pour l’économie, mais profitable à tout le pays. Beaucoup de français.es auront perdu des revenus dans la période d’arrêt économique, des salarié.e.s en CDI comme ceux à temps partiel ou en intérim, des travailleurs indépendants, des entrepreneurs des TPE/PME comme des agriculteurs. S’il faut aider l’appareil productif à repartir, sur des bases assainies, dans le cadre d’une plus grande souveraineté nationale et des contraintes écologiques, ce sont tous les habitants qui doivent avoir l’assurance d’un revenu minimal. Ensuite, pour l’avenir, tout repenser dans notre positionnement dans le cadre des échanges internationaux, sur le rôle de l’Union européenne et de notre rapport aux échanges internationaux.
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Une fois de plus, comme cela s’était déjà exprimé lors des mouvements des Gilets jaunes comme lors des manifestations sur les retraites, l’enjeu, la demande, l’exigence sera, pour beaucoup de nos concitoyens, de se réapproprier la conduite de leur vie, et par là-même, la conduite du pays. A cela, la gauche et les écologistes doivent pouvoir trouver des réponses communes.
Dès cet été, divers rassemblements déjà prévus doivent permettre des convergences. Mais pas seulement des convergences de postures, chacun dans son couloir dans des table-rondes sans lendemain. Mais des convergence organisationnelles, à l’aune de ce qui a existé dans beaucoup de communes lors des élections municipales. Chacun voit bien par ailleurs que, pour les rendez-vous électoraux de 2021, les élections départementales et régionales, ce n’est pas une possibilité, c’est une nécessité sans quoi toutes les tentations délétèrent pourraient s’exprimer et trouver un écho néfaste.
S. Kierkegaard nous a appris que « ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin. » Dans ce moment de civilisation, politique au sens le plus noble, c’est d’autant plus vers le difficile qu’il faut aller, c’est à dire le dépassement d’appareils politiques qui ne représentent plus qu’eux-mêmes.
Le seul chemin vraiment utile passera par une force de gauche sociale et écologique, offensive sur son projet et ses valeurs, en capacité de peser car rassemblée.
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