Par Arthur Courty ; Charles Adrianssens ; Paul Montjotin
« La Convention citoyenne sur le climat ne doit pas se substituer à une large consultation des Français sur le plan de relance »
La Convention citoyenne pour le climat apparaît aujourd’hui comme un rendez-vous manqué. Prenons acte qu’elle est une originalité démocratique. Les propositions qui en ressortent sont, elles, plus classiques et font la part belle à l’écologie punitive. La proposition explosive de limitation de la circulation à 110km/h a d’ailleurs repoussé au second plan l’ensemble des travaux de la Convention. Embarrassé, le gouvernement a dû la retirer avec fracas. A l’inverse, la proposition de la semaine de 28h qui avait le mérite de remettre le débat de la transition écologique de manière positive, a été enterrée discrètement par l’exécutif.
Les citoyen.ne.s tirés au sort n’ont pas démérité. Mais les contradictions des propositions indiquent que le gouvernement ne pourra faire l’économie d’un débat et d’un vote populaire pour son plan de relance. Il faut rappeler que la convention était née suite à la crise des Gilets Jaunes. Plus récemment, l’exécutif s’était beaucoup avancé sur l’importance de cette convention pour son plan de relance. Il se retrouve piégé, n’ayant pas des ambitions écologiques, sociales et démocratiques à la hauteur des enjeux.
« Une nouvelle forme de social-démocratie »
Cette situation ne fait que souligner que pour etre juste et efficace, le plan de reconstruction post-Covid doit imperativement être partagé avec les Français.e.s et reposer sur un nouvel élan démocratique. Si les choix du gouvernement ne sont pas partagés par nos concitoyen.ne.s, ils manqueront forcément leur cible et créeront de nouvelles tensions. L’abstention historique aux élections municipales 2020 confirme que nous sommes à un moment critique. La relance doit donc associer les citoyen.ne.s, les territoires et la société civile organisée.
Le plan de reconstruction peut être lui-même l’initiateur d’une nouvelle forme de social-démocratie. De ce point de vue, on retiendra de la Convention pour le climat son originalité en particulier sur le rôle du Conseil Économique Social et Environnemental. Il serait idéal de le réutiliser avec encore plus d’ambition pour le plan de reconstruction, lui même devant finir par un débat national et une approbation des Français par referundum. »
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