Par Cécile Soubelet

Un long soupir de soulagement. Ce fut la réaction des modérés italiens en découvrant les résultats des élections locales en Emilie-Romagne le 26 janvier dernier. Le Gouverneur sortant Stefano Bonaccini (Parti Démocrate) a été réélu par 51,4% des voix contre 42,7 pour Lucia Borgonzini, candidate de la Ligue.
Le premier revers électoral de Salvini
Et pourtant, Matteo Salvini avait tout mis en oeuvre ces derniers mois pour faire de ce scrutin un enjeu national. Le défi était de taille, tant l’Emilie-Romagne est décrite comme « un bastion rouge », puisqu’elle est dirigée par la Gauche depuis plus de 50 ans.
Salvini a voulu tenir le pari, coûte que coûte, afin de mettre la pression sur Rome et potentiellement obtenir des élections anticipées en cas de victoire. Ce n’en fut rien, contrairement aux sondages qui prédisaient la possible victoire de Salvini quelques jours avant le scrutin. Il a pourtant tout donné, abandonnant au second plan la candidate régionale : 300 meetings et réunions publiques en moins de trois mois et des mises en scène quotidiennes sur les réseaux sociaux.
En face, il a trouvé « un mur rouge » comme certains le dénomme.
Un bilan positif du candidat de Gauche sortant, comprenant une bonne gestion administrative, un taux de chômage de 5,9% ou une croissance de 2,2% en 2018. Mais surtout l’extraordinaire influence de la dynamique des sardines, mouvement citoyen de jeunes né dans la région devenu symbole nationale de la protestation et de la résistance contre l’extrême droite incarnée par Salvini.
Du reste, les habitants de l’Emilie-Romagne ne s’y sont pas trompés et se sont mobilisés avec un taux de participation de 67,67% contre 37% lors des précédentes régionales.
Effet de levier, dans les faits Salvini 70 000 voix par rapport aux élections européennes dans cette même région.