15 avril 2020

Tracking, surveillance à distance le « Big brother étatique » pour combattre le COVID-19… Le contexte doit il imposer le concept ?

Par Philippe Dorthe

Demain quand le contexte sanitaire aura disparu, le concept du «contrôle à distance des masses » lui sera toujours là, et comme une sorte de virus numérique trouvera un autre contexte porteur pour justifier son application.

Certes, nous ne sommes pas encore dans une « démocratique » et encore moins dans une dictature, mais sommes-nous certains que cela durera encore pour des temps immémoriaux ?

Quand on regarde l’évolution politique du monde et le peu de capacité de l’Europe à trouver un chemin protecteur pour les européens, nous sommes en droit d’être inquiets. De plus la tournure que prend le quinquennat parait éloigner le président de la république de sa capacité à se poser en rempart devant des forces plus obscures.

Ce concept bardé d’outils numériques espions, qui après avoir été conçu pour prendre soin de votre santé, sera tout à fait opérationnel pour servir d’éventuels gouvernants et leur régime très intéressés par vos : fréquentations, habitudes de consommation, lieux visités, orientations sexuelles, réunions syndicales, politiques, associatives et religieuses et leurs fréquences, la liste est infinie…

C’est déjà plus ou moins le cas me direz-vous, c’est en partie vrai, mais pour l’instant personne ne vous oblige à garder votre géo localisation connectée, personne ne vous oblige à avoir en permanence sur vous votre Smartphone branché, personne ne vous interdit de laisser votre téléphone à la maison … Mais déjà insensiblement on nous oblige à utiliser l’outil numérique pour effectuer certaines taches : remplir sa feuille d’impôt, prendre rendez-vous chez un médecin, etc, etc… Que du bonheur et moins de papier nous dit-on !

On nous sollicite également pour charger sur nos smatphones une application bien utile pour régler nos achats dans les commerces et c’est certainement cette application qui est le « cheval de Troie » qui vous obligera à très court terme à garder votre Smartphone dans tous vos déplacements.

Les chinois l’ont bien compris. Depuis quelques années, ils peuvent tout payer avec leur téléphone portable, commerces, taxi, parking, etc. Le but est d’ailleurs clairement annoncé : supprimer à terme toute monnaie physique. La raison vertueuse est toute trouvée… Vous protéger des voleurs bien sûr !

En Chine aussi, dans la plupart des grandes villes on installe la reconnaissance faciale.

Quand il traverse une rue, qu’il marche sur un trottoir, qu’il rentre dans un magasin, le chinois personnellement reconnu est observé, tracé, scruté. Chaque chinois est titulaire d’un nombre de points et chaque fois qu’il fait une petite faute, il est sanctionné en perdant quelques points.

Moins le citoyen a de points plus il a des difficultés sociales.

Devons-nous penser que tous ces dispositifs technologiques ont été installés pour suivre avec bienveillance l’état de santé de la population ?

Une toute petite partie de ces applications peut servir éventuellement à cela, mais ne nous y trompons pas, c’est principalement pour être certain que le citoyen chinois reste bien dans les clous, pour ne pas défier les idées du parti unique. De tout temps, la surveillance de masse a été un outil redoutable qui pousse les individus à rythmer leur vie dans une sorte de servitude, qui à force devient volontaire.

Il faut toujours avoir à l’esprit que le droit est détenu par le pouvoir et qu’un même acte peut être perçu comme inversement proportionnel en fonction de qui détient les clefs du pouvoir. Un outil bien pratique peut très facilement se transformer en arme dangereuse en fonction de la main qui le tient.

Est-il utile de rappeler que pour la France de Vichy, un héros de la résistance était une terroriste, et que si ce régime avait eu les moyens numériques d’aujourd’hui, le sens de l’Histoire aurait certainement été tout autre chose et que Jean Moulin serait peut être encore considéré dans les livres d’histoire comme un terroriste.

Alors soyons prudent, les plats peuvent passer deux fois.

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